Comme celui de Fisher, ce film signé Roy Ward Baker
doit beaucoup à un excellent scénario original de Brian Clemens, dont Vincentp vantait le talent sur le fil concernant Terreur aveugle.
Le maître d'oeuvre de Chapeau melon et bottes de cuir
est parvenu à rendre crédible une version transsexuelle de l'histoire bien connue grâce à un script intelligent, profond et subtil. Cet aspect est également vraisemblable grâce à un casting parfait: le dr Jekyll (Ralph Bates) et son avatar féminin sister Hyde (Martine Beswick)
sont très bien interprétés et les deux comédiens qui les incarnent se ressemblent étrangement…
L'esthétique est plus terne que le technicolor des deux visages du dr Jekyll mais l'ensemble est plus efficace, plus rythmé. Comme nous sommes dans les années 70, l'ensemble est évidemment plus érotique et plus violent que dans le film de 1960 mais pour une fois cet érotisme-discret- et cette violence sont justifiées par le scénario.
Si l'on aperçoit un instant la poitrine de Martine Beswick,
c'est pour nous montrer que la transformation d'homme en femme du personnage principal s'est déroulée avec succès.
L'atmosphère crasseuse et brumeuse des nuits de White Chapell est très bien restituée. La musique, composée par David Whitaker, grand arrangeur des années 60 et 70 est au diapason. Humour et noirceur sont au rendez-vous.
Dr Jekyll et sister Hyde est le genre de films que la Hammer
aurait dû plus souvent produire dans les années 70: moderne tout en s'inscrivant dans la continuité de la célèbre firme.
A noter que ce petit chef d’œuvre ne fut pas un grand succès en salles en France: quelle injustice !
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