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Forum : Dr. Jekyll et sister Hyde

Sujet : Le meilleur film produit par la Hammer durant les années 70


De verdun, le 1er janvier 2018 à 15:02
Note du film : 6/6

En 1972, douze ans après Les deux visages du dr Jekyll, la Hammer propose une nouvelle variation sur le thème du célèbre roman de Stevenson. Et c'est à nouveau une éclatante réussite.

Comme celui de Fisher, ce film signé Roy Ward Baker doit beaucoup à un excellent scénario original de Brian Clemens, dont Vincentp vantait le talent sur le fil concernant Terreur aveugle. Le maître d'oeuvre de Chapeau melon et bottes de cuir est parvenu à rendre crédible une version transsexuelle de l'histoire bien connue grâce à un script intelligent, profond et subtil. Cet aspect est également vraisemblable grâce à un casting parfait: le dr Jekyll (Ralph Bates) et son avatar féminin sister Hyde (Martine Beswick) sont très bien interprétés et les deux comédiens qui les incarnent se ressemblent étrangement…

Clemens a aussi utilisé les affaires de Jack l'éventreur: Jekyll- Hyde tue pour avoir les organes que nécessitent ses expériences). Ainsi que l'affaire Burke et Hare: c'est l'arrestation des deux criminels, qui approvisionnaient le dr Jekyll en cadavres, qui oblige le docteur à tuer lui même… L'intrigue est donc copieuse, si l'on rajoute une histoire de voisinage assez troublante, mais réussit à former un ensemble cohérent.

L'esthétique est plus terne que le technicolor des deux visages du dr Jekyll mais l'ensemble est plus efficace, plus rythmé. Comme nous sommes dans les années 70, l'ensemble est évidemment plus érotique et plus violent que dans le film de 1960 mais pour une fois cet érotisme-discret- et cette violence sont justifiées par le scénario. Si l'on aperçoit un instant la poitrine de Martine Beswick, c'est pour nous montrer que la transformation d'homme en femme du personnage principal s'est déroulée avec succès.

Comme souvent lorsqu'il dispose d'un scénario au-dessus du tout venant, la mise en scène de Roy Ward Baker est à la hauteur: précise voire élégante. Ainsi la transformation de Dr Jekyll et Sister hyde est montrée non par des effets spéciaux datés mais par un simple mouvement de caméra. La scène finale est également très marquante, très troublante.

L'atmosphère crasseuse et brumeuse des nuits de White Chapell est très bien restituée. La musique, composée par David Whitaker, grand arrangeur des années 60 et 70 est au diapason. Humour et noirceur sont au rendez-vous.

Dr Jekyll et sister Hyde est le genre de films que la Hammer aurait dû plus souvent produire dans les années 70: moderne tout en s'inscrivant dans la continuité de la célèbre firme.

A noter que ce petit chef d’œuvre ne fut pas un grand succès en salles en France: quelle injustice !


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