Dès lors, dans le genre, tant vaut le film ce que vaut la musique ; c'est pourquoi Nous irons à Paris est parfait (avec À la mi août et Tant je suis amoureux de vous en premier plan), c'est pourquoi Les joyeux pèlerins manque beaucoup d'intérêt. Le scénario n'est pas plus bête qu'un autre : Aimé Barelli (regard de velours et physique avantageux) décide d'emmener en vacances à Rome sa vieille maman (Cécile Didier, qui s'était fait une spécialité du rôle : c'est la mère du cheminot devenu aveugle Jean Gabin, dans La nuit est mon royaume). Ses musiciens décident de l'accompagner ; et son imprésario (Fred Pasquali) électrique et bondissant (préfiguration de Louis de Funès) s'ajoute à la troupe afin de faire signer à l'orchestre un contrat avec un grand organisateur de spectacles étasunien qui séjourne aussi dans la Ville éternelle.
Comme il se trouve que cette année là est jubilaire, toute la volière d'un couvent de jeunes filles se trouve partager le train des voyageurs. On devine que des idylles vont se nouer, notamment entre Barelli et Nicole (Nicole Francis), sur qui veille comme du lait sur le feu son oncle, homme à tout faire de l'orchestre qui se méfie de la réputation de joli cœur du chef. Ce rôle est tenu par Jean Dunot, un des acteurs les plus laids du cinéma français ; tout le monde le connaît, évidemment : c'est le cafetier salaud de pauvre que Gabin couvre de honte dans La traversée de Paris ; petite incidente rigolote.Rien d'autre. Ou si : une scène quasi surréaliste : Kenneth (Kenneth Spencer), chanteur étasunien qui s'est agrégé à la troupe, interprétant l'ancien hymne russe (écrit par Dvorak), celui qu'on entend dans Le barbier de Sibérie. Moment irréel et merveilleux. On trouve toujours quelque chose à ramasser, même dans les pires nanars.
Page générée en 0.0035 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter