En 1933, comme remède à la Dépression, le Studio Warner produit, avec des moyens financiers considérables à la clé, coup sur coup, trois comédies musicales qui connaissent un immense succès public à leur sortie sur grand écran. 42ème rue, Chercheuses d'or de 1933
et Prologue
(Footlight Parade)
intègrent des chorégraphies réalisées par Busby Berkeley.
Malade au moment du tournage de 42ème rue
et remplacé par Lloyd Bacon,
Mervyn LeRoy
réalise Chercheuses d'or de 1933.
Les trois films sont fabriqués selon un modèle identique : tout d'abord, une présentation de personnages situés dans le milieu du show-business, en proie à des difficultés, notamment financières, pour créer une revue musicale située à Broadway. Gold Diggers of 1933
met en scène quatre personnages féminins de milieu modeste, à la recherche de l'amour et de la réussite sociale. Des sujets sérieux traités avec humour et fantaisie, via des saynètes déroulées selon des codes imposés.
Les travaux collectifs de ces personnages sont ensuite déroulés via les chorégraphies de Busby Berkeley. Celles-ci se sophistiquent progressivement : de plus en plus de personnages, des digressions en musique et des métaphores visuelles de plus en plus élaborées, et enfin en apothéose, des successions de figures géométriques. Le modèle suivi par Warner repose également sur un rythme qui s'accélère, et des péripéties qui revisitent les scènes d'exposition de départ. Sur la durée, ce modèle agit sur la conscience du spectateur, notamment sa part émotionnelle. Avec le recul de 2017, on se rend compte que dès l'apparition du parlant, le cinéma des Studios hollywoodiens a atteint une forme de perfection. D'autres voies furent empruntées par la suite via d'autres langages cinématographiques, mais une oeuvre comme Gold Diggers of 1933
réalisé selon les règles de l'art de son époque, demeure aujourd'hui au firmament de la création cinématographique.
Revu sur grand écran. La part réservée aux numéros musicaux est réduite (en début et fin de film). L'essentiel est constitué d'une comédie de moeurs à mon sens assez habile. Je ne suis pas sûr que cette oeuvre convienne à tout le monde. Mon avis reste néanmoins inchangé.
On comprend vite, malgré quelques subtilités bienvenues, que tout s'arrangera au mieux pour tout le monde ; on appréciera le cynisme qui pousse Trixie Lorraine (Aline MacMahon remarquable) à séduire et à se faire épouser par le vieux gandin Faneul Peabody (Guy Kibbee)
, richissime avocat de la famille Bradford ; et toute la suite.
Mais on regrettera que l'intrigue, finalement banale, ne laisse pas davantage la place au grand spectacle.
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