Je pense qu'on peut appeler ça une bonne surprise. Oh ! Pas de quoi révolutionner Les cahiers du cinéma et encore moins étourdir la conscience des intellos de ce site, certes, mais c'est une bonne surprise. Surtout dans un René Chateau avec une belle image. Un polar français fort bien emmené, sans temps mort, et qui surprend par son agilité. Ne nous mentons pas, le réalisateur Maurice de Canonge a vu quelques chefs-d'oeuvre du cinéma hexagonal avant que de s'atteler à la tâche. Il a dévoré Fric-Frac, Quai des orfèvres,
Du rififi chez les hommes,
et quelques bons film du retour de Gabin
dans les années cinquante. Sa mémoire bien pleine s'est mise en mode shaker, a brassé, secoué tout ça et il nous sert un cocktail assez gouleyant avec tous les ingrédients nécessaires à la bonne marche d'un film policier. Et ça marche ! L'histoire de monsieur tout-le-monde pris dans un engrenage qui le mènera en prison d'abord et fera de lui une balance,
un indic
par force, ça marche très bien ! Ca court même ! Dans une mise en scène qui n'a pas à rougir de ce qu'on a fait d'elle, ce film se regarde avec attention et beaucoup de sympathie pour ce "héros" qui aurait sûrement préféré être facteur plutôt que sertisseur dans une bijouterie, quand il a cru reconnaître le grand amour. Marcel
avait rencontré Loulou
dans Fric-Frac,
Pierre va rencontrer Suzy…
Pierre, c'est Claude Laydu qui, avant de donner vie au célèbre Nounours qui enchanta des générations de bambins, tâta un peu du cinoche où il ne fut pas si mauvais que ça sans pour autant transcender l'écran. Entendons nous bien : Laydu
n'est pas Gabin.
Mais il a une présence indéniable et sa façon de ressembler à Pierre Sabbagh
jeune nous oblige à nous demander tout le long du film : - Mais où ai-je pu voir ce type ? -. Soutenu pour le jeu autant que maltraité pour le rôle avec vigueur par Paul Frankeur,
Robert Dalban
et Henri Cremieux,
bien flicards années cinquante, le malheureux se retrouve dans une spirale infernale que son amour pour une fille de mauvaise vie a déclenchée. Spirale dans laquelle Pierre Destailles,
entre deux cueuillettes de muguet au bois d'Chaville, l'enfoncera un peu plus sans le vouloir vraiment. Non, il n'est pas franchement aidé, notre sympathique bijoutier . Qu'est-ce qu'il lui a prit de tomber amoureux d'une garce ?..
Petit polar de série que j'aime beaucoup.
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