Deray tente de jouer dans l'interdit : C'est râté . Un Toubib qui saute une patiente endormie, il faut un génie qu'il n'a pas pour filmer ça . Le glauque est un domaine réservé à des metteurs en scène qui savent manier le poisseux ( Gaspar Noé , Abel Ferrara , Sidney J. Furie ) et Deray n'en ai pas un . On entend peu, très peu le bel Alain, tout intériorisé qu'il est par le "mystère" qui l'entoure . Par contre, on le voit (et c'est très rare) baiser . On voit souvent Delon au lit avec une jolie femme, mais rarement ou peut-être même jamais, on le découvre en pleine action . Honnêtement, ça ne m'a pas rendue jalouse, il avait l'air très bête . J'ai trouvé cette scène vulgaire . Peut-être crachait-elle trop (!) avec l'apathie ambiante . Il n'y a rien dans ce film . Rien pour faire un film . C'est ennuyeux comme l'était une conférence d'alain Cuny . Même le début du film ne promet rien : On sent très vite que ça va patiner . Et ça patine grave ! Les premiers coups de fils anonymes sont ridicules . On croirait à un gag. Entre la rentrée de Mme Machin et la sortie prévue de Mme Untel, la belle clinique du docteur Delon est largement mise à l'honneur . Et puis ? Et puis rien …On attend .. Il arpente, il cligne des yeux, il s'emmerde grave, Alain, dans son pardessus et dans sa bagnole de bourgeois . Ce film ne vaut pas un fifrelin ! Et ce n'est pas avec l'immonde Le Jour et la nuit qui suivra qu'il se fera pardonner le gynécologue . Soyons clair : Le règne de Delon le magnifique touchait à sa fin … Mais vraiment, si ce n'est l'amitié qui unissait les deux hommes, je me demande qu'elle mouche les a piqué de s'embarquer dans pareille et si médiocre aventure …
Je n'ai vraiment pas de félicitations pour Delon et Deray, mais je dis bravo Nadine Mouk pour sa stoïque résilience : je ne peux pas noter ce film, l'ayant enduré seulement pendant les 10-12 premières minutes !
Un crime ne valait pas mieux, ou peut-être juste un petit peu mieux, malgré une idée de départ fort prometteuse le film se perdait en court de route, surtout à cause de Manuel Blanc.
En fait, ce véritable sabotage en règle est totalement compréhensible. Le réalisateur et sa star se sont rendu compte très vite de la galère dans laquelle ils s'étaient embarqués. Le résultat est d'une incommensurable tristesse.
La mise en scène est d'une mollesse totale, digne d'un téléfilm des années 80-90. Seules quelques scènes affreusement kitschs réveillent le spectateur : la boîte de nuit, l'étreinte ridicule entre Delon et Francesca Dellera ou encore les flash-backs floutés. Où est-donc passé le talent de Deray aussi à l'aise dans l'étrangeté (Un papillon sur l'épaule, Un homme est mort) que dans l'efficacité (Flic Story, Trois hommes à abattre) ?
Alain Delon a l'air de s'ennuyer ferme : un gâchis tant l'acteur était encore beau et charismatique à l'aube de ses soixante ans. A cause de la co-production italienne, la plupart des seconds rôles sont des acteurs italiens parfois très bons (Paolo Bonacelli) mais le doublage est tellement approximatif qu'il anéantit leurs performances. La palme revient à Francesca Dellera, promue nouvelle vamp du cinéma transalpin après sa performance dans La chair de Marco Ferreri, franchement mauvaise -alors que le film aurait été en grande partie produit pour elle- mais peu aidée par un rôle insignifiant et une postsynchronisation ratée. On regrette les belles italiennes vues dans les précédents Delon : Ornella Muti et Dalila Di Lazzaro par exemple. On retrouve bien Madeleine Robinson mais elle n'apparaît que brièvement.Le scénario et les dialogues sont aussi insignifiants.
En somme L'ours en peluche est un film totalement amorphe, tellement loupé qu'il en deviendrait presque fascinant pour les amateurs tordus de ratages atroces. En comparaison Le solitaire , autre téléfilm anémique réalisé six ans auparavant par Deray pour Belmondo apparaîtrait presque comme une réussite. Et je ne parle pas des précédentes associations entre Delon et Deray !
Ceci dit, L'ours en peluche aurait-il trouvé son public s'il avait été une réussite artistique ? Rien n'est moins sûr. En 1994 ce cinéma psychologique était déjà bien anachronique.
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