Le Havre… Il y a des noms de villes qui ne personnifient pas le cassoulet comme la rose Toulouse, les parfums capiteux de l'enivrante Grasse, ou le vin des rois de Bordeaux, la belle endormie. Quand on évoque Le Havre
, c'est de suite un sentiment de désespérance qui nous envahit… Il faut dire que le cinéma n'a pas fait beaucoup de cadeaux à cette ville portuaire qui apparut dans bien des chefs-d’œuvre. La Lison de Jack Lantier, du dépôt des Batignolles, y à fait entendre son strident sifflet dans la mélancolique Bête humaine
de Renoir.
Les cheminées du Paquebot Tenacity
de Duvivier
ont envoyé leurs fumées vers un ciel plein de "demain" même si le navire y a laissé son chargement d'illusions sur le quai, comme le disait si bien Tamatoa. C'est encore au Havre que Gabin,
le déserteur, a revêtu les hardes de ce peintre qui peignait les choses cachées derrière les choses, puis qui partit se noyer bien au-delà des brumes
de ce quai qui semblait condamner tous ceux qui s'en approchaient. Même l'Atalante
fit escale dans ce port maudit et accueillit le père Jules et sa clique de chats. Je crois que seul Belmondo
a donné au Havre un côté festif avec ses pitreries à la fin du film Le cerveau.
Un jour où il faisait beau, au Havre…
Nous regardons un film qui traite de l'émigration parce qu'il faut bien une substance, mais nous nous posons sans arrêt des questions qui n'ont rien à voir avec le "sujet", questions dont nous n'avons jamais les réponses. Et ce n'est pas l'apparition de Jean-Pierre Leaud qui nous rassure. Il débarque comme un o.v.n.i . On ne reconnait plus sa voix. Il en rajoute au mystère : de quoi Kaurismäki
veut-il vraiment nous entretenir ? Pierre Etaix
ne nous en apprend pas plus… Le Havre
est un univers dans lequel je n'ai pas réussi à me glisser pour y goûter pleinement le soleil étrangement présent d'un bout à l'autre du film. Car il y fait très beau dans ce film. Dans le cœur de tous ces gens mystérieux. Dans cette revendication permanente de la bonté. Mais de quoi parle t-on exactement ? De désespérance sans brume, ou d'optimisme fou ?
Mais dans la nomenclature que vous dressez des films qui ont pris Le Havre pour cadre (ou pour cible !) vous avez oublié 38 témoins !
Ce film là n'est point sur mes tablettes, ami, (bien qu'ayant lu votre critique, il m'a l'air fort intéressant) mais je voulais préciser que ma liste était loin d'être exhaustive et j'ai oublié de le faire . Par contre, votre note lapidaire me fait penser que cette fiction vous aurait quelque peu dérangé aussi aux entournures…. Me trompe -je ?
Mon appréciation est d'autant plus lapidaire que je n'ai pas vu le film de Kaurismaki alors que le sujet et le cadre m'intéressent. Ça ne manquera pas de se faire quelque jour…
Page générée en 0.0059 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter