De ce grand réalisateur que fut Howard Hawks, il y a des perles qui semblent ne jamais vieillir, comme Hatari avec son savant mélange de comédie et d'action, ou bien encore des films comme Rio Bravo ou dans le domaine de la comédie romantique Les Hommes préfèrent les blondes. C'est moins le cas pour La Captive aux yeux clairs qui manque aujourd'hui cruellement de rythme et de tension. Autrement dit qui a pris un coup de vieux!
L'histoire est d'abord d'un convenu et d'un ennui assez étonnant. Outre la longueur du film (2heures ou 2heures20 selon les versions), on a droit à une succession quasi-ininterrompue de scènes de bateau qu'on pousse sur l'eau et de discussion assis au coin du feu d'un studio aménagé en forêt. On y parle évidemment beaucoup, et ça devient vite ennuyeux. Il ne se passe pas grand chose. Vous me direz que quand on veut remonter le Missouri à pieds, en général c'est long et ennuyant. D'accord, dans ce cas c'est réussi! Mais n'empêche. La tentative documentaire à laquelle a cédé Hawks ici, avec son refus du gros plan, de la dramatisation, avec des détails historiques comme la "main street" sale et boueuse ou bien les techniques de remorquages du bateau, etc n'est pas d'une grande réussite. Même les scènes d'actions tombent un peu à plat, à qui disparaîtra et à qui ira chercher le disparu, voilà un peu toutes les péripéties du films.
Reste quelques belles idées et des personnages bien campés quoique convenus. On a ainsi une évasion de la ville à travers la brume, jolie idée donnant l'idée d'onirisme au départ à l'aventure. Surprenant également les plans de bateau qui semblent faire un peu pièces rapportées et qui créent un effet étonnant.
Quant aux personnages, on a quelques second rôles drôles, même si cela frôle un peu le racisme, que ce soit l'indien drôle mais débile ou le français drôle mais pas très sérieux. Et puis, il y a le duo des deux personnages masculins, dans une relation homosexuelle classique chez Hawks (et dont l'enjeu est de savoir si cette relation amicale survivra à une relation amoureuse d'un des deux partenaires). Kirk Douglas d'un côté qui nous montre ici des facettes vus et revus, allant de l'humour, à l'héroïsme en passant par la sempiternelle scène de beuvrerie pour faire passer une opération délicate.Ces opérations sont d'ailleurs ici étonnamment nombreuses, que ce soit des doigts coupés, des balles à extraire, des dos à repriser ou à fouetter, on semble s'être un peu égaré dans un bestiaire sado-maso!
Face à Kirk Douglas, Dewey Martin dans le rôle du tout fou tout bête, figure encore un peu molle qui donnera Colorado par la suite…
Personnellement, c'est un film auquel je ne vois aucun défaut tant je ne me lasse pas de le revoir. certes, le rythme est plutôt lent, calé sur celui du fleuve que ces hommes de l'ouest parcourent dans tous les sens. Douglas et martin forment un duo mémorable, mais la palme revient à Arthur Hunnincut absolument génial dans le rôle du trappeur aguerri qui forme à la vie sauvage ses deux compagnons. Un western atypique, pacifiste, un pur plaisir!
Par le petit marcassin, vous êtes bien sévère, cher ami cinéphile !
Il s'agit-là d'un film magnifique, qui nous fait respirer le grand air (celui du parc du Grand Teton), et nous plonge dans une aventure de trappeurs qui sonne authentique (une ambiance à la Fenimore Cooper). Les personnages des trappeurs sont succulents (avec leur accent français), chacun d'entre eux possédant une psychologie bien déterminée. L'intrigue est très bien construite, une grande attention est accordée à des petits détails de la vie courante (les scènes de chasse…) et Kirk Douglas y trouve un de ses grands rôles. Il faut ajouter une mise en scène et une photographie de grande qualité. Que le personnage secondaire soit pâle ? Mais cela n'en est que plus intéressant ! L'ouest n'était pas peuplé que de personnages sans failles !
Un western qui traversera les âges sans une ride !
Il me tarde que le film sorte en zone 1, dans sa version U.S. bien plus longue que celle exploitée en France. On peut voir ce montage dans le double DVD sorti chez nous il y a quelques années, mais dans une copie tellement pourrie et abimée, que ça en gâche le plaisir. Une vraie réédition restaurée, dans la version originelle est ardemment attendue.
Une 3° ou 4° vision du film, cinéma compris. L'occasion d'apprécier toujours un peu plus ce chef d'oeuvre incontournable de ce génial Howard Hawks (et de ses collaborateurs). Multiplicité des thèmes abordés : amitié, esprit d'entreprise, respect de la nature, coexistence pacifique entre les peuples, refus du matérialisme, complémentarité homme-femme… au travers d'une intrigue développée en se moquant de certains canons de l'époque. Pendant une heure, les ennemis sont invisibles, et les personnages devisent simplement de choses et d'autres, tout en se déplaçant …
En revoyant le film, on peut analyser un peu plus le style de mise en scène consistant à accélérer de façon imperceptible le rythme puis à le ralentir, à mixer éléments drôles et graves (ainsi, l'amputation du doigt), croiser aspects anecdotiques avec des théories existentielles (abordées discrètement, sans aspect pompeux). L'intégration de la musique (Dimitri Tiomkin) dans ce récit est exceptionnelle (plusieurs styles de musique ou de danse se succèdent : celle des trappeurs, des noirs, des colons). Le thème musical principal présente des ressemblances avec celui à venir de The searchers. La photographie en noir et blanc, cherchant à intégrer les personnages dans leur environnement naturel -rivière, ciel- est magnifique (un des plus beaux films tournés en plein air)… Le positionnement des personnages au sein du cadre est une pure merveille.
J'avais trouvé lors de ma précédente vision l'interprétation de Kirk Douglas très réussie. Cette fois-ci c'est celle de Arthur Hunnicutt qui m'a impressionné. Son personnage joue un rôle important dans ce récit faisant la liaison entre les différents modes de représentation (indiens, français, américains). Mais le quatuor des éclaireurs, composé d'individus soudés et complémentaires, impressionne également. Mais il y a aussi l'étonnant Jim Davis, second rôle aux 175 films (c'est lui, le futur patriarche de Dallas). Le québecois Henri Letondal apporte une touche francophone très pittoresque…
Un très grand et beau film, exceptionnellement réussi. De l'art, aussi ! Accessoirement un des quinze ou vingt meilleurs westerns.
Film exceptionnel mais dont la copie dvd en version longue gache le plaisir d apprécier la beauté des paysages. Je souhaite la réédition d'un blu ray de qualité.
Séduit par le titre français magnifique, La captive aux yeux clairs, bien plus beau que son homologue étasunien (The big sky) j'avais été à deux doigts, jadis, d'acheter le DVD, publié avec fracas dans l'élégante collection Ciné classics des éditions Montparnasse, dans de grands coffrets prestigieux avec, entre autres, Citizen Kane ou Nous avons gagné ce soir. Mon ange gardien m'avait retenu de faire l'emplette et je lui dois d'avoir économisé quelques picaillons. Un enregistrement télévisé a suffit pour combler ma curiosité et, au moins, ma déception ne m'a coûté que dalle.
Car comme elles sont longues, ces 2 heures 20 où il ne se passe pratiquement rien, où Howard Hawks ne propose guère qu'une sorte de documentaire sur le commerce des fourrures au milieu du 19ème siècle, documentaire conforté au demeurant par l'omniprésence d'une voix off qui, à intervalles réguliers, ponctue la longue navigation des aventuriers. Navigation tout au long du cours du Missouri vers les hautes terres froides où des Peaux-Rouges criards (en fait ce sont des Pieds Noirs mutiques, mais c'est pareil) troqueront le fruit de leurs chasses contre des étoffes et des fusils, sans doute mais aussi contre l'habituelle eau-de-feu, si inhérente à la conquête de l'Ouest (mais comme nous sommes dans la vertueuse année 1952, nous n'en parlerons qu’à peine). Sorte de documentaire, donc, terriblement long et peu propice en péripéties. Mais, allez-vous me dire, comment se fait-il que vous paraissiez mettre à bas ce documentaire là, alors que vous idolâtrez, par ailleurs, et du même réalisateur, Hatari, qui est, à sa façon, lui aussi, un film documentaire ? Certes la question se pose. Eh bien d'abord parce que les vertes collines d'Afrique me semblent infiniment plus intéressantes que les vastes plaines du Far-West (ressenti tout à fait personnel, j'en conviens aisément). Mais aussi et surtout parce que les personnages mis en scène sont d'une insignifiance rare, d'une totale absence de profondeur. Je n'écris évidemment pas cela pour les acteurs en tant que tels et surtout pas pour le cher Kirk Douglas qui fêtera peut-être, en décembre prochain, ses 103 ans (fêtera est une clause de style ; après tout, il s'enquiquine possiblement depuis de longues années dans notre Vallée de larmes, je n'en sais rien). Douglas capte beaucoup de la lumière, il est vrai, dans le rôle de Jim Deakins, sorte d'aventurier sympathique et bagarreur. Mais Dewey Martin, qui interprète Boone Caudill, qui va devenir un peu le fils spirituel, ou plutôt le jeune frère de Deakins n'est pas mal non plus. Et les autres acteurs, chacun dans leur style, ne font pas tâche.Il est vrai qu'ils n'existent pas ; on ne sait rien d'eux, de leur vie passée, de leurs soucis présents et on ne peut s'y attacher alors que dans ce genre de film, qui présente un groupe d'hommes rudes réunis, ab initio par l'appât du gain mais peu à peu devant s'intégrer et se fondre dans un certain mélange, il est primordial d'ouvrir des portes sur des personnalités pittoresques. À peine effleure-t-on la vie du vieux Zeb Calloway (Arthur Hunnicutt), oncle du jeune Boone Caudill, mais c'est bien superficiel.
La catastrophe industrielle, au demeurant, c'est le rôle titre, la jeune princesse indienne qui sert de garantie et d'assurance tout risque à la troupe d'aventuriers qui la ramène dans sa peuplade dont elle avait été séparée à la suite d'on ne sait quel rezzou. Je sais bien qu'il n'est pas facile, pour une actrice, de s'imposer lorsqu'on n'a pas une réplique intelligible à dire (car la princesse, qui a pourtant passé un certain temps chez les Visages pâles, ne connaît pas un mot d'anglais), mais tout de même, elle est bien hiératique et ennuyeuse. L'actrice qui joue le rôle, Elizabeth Threatt, n'a, paraît-il, plus jamais paru ensuite sur les écrans. C'est une jolie fille, denrée dont le cinéma n'a jamais manqué, mais elle est aussi expressive qu'un paquet de marshmallows et à peu près aussi tentante.Le film se traîne pendant une durée infinie, déployant de paresseuses péripéties toutes plus prévisibles les unes que les autres, mal secondées par une musique très oubliable de Dimitri Tiomkin. Une œuvre de commande, évidemment, placée par certains thuriféraires aux premiers rangs. Ce fut un grave échec commercial, ce qui est tout à fait compréhensible.
Parmi les nombreux "thuriféraires", on trouve le valeureux site "Famillechrétienne.fr " qui nous explique que A partir d'une histoire très simple, ce western a la richesse inépuisable des purs chefs-d'œuvre de cinéma. Hommage aux pionniers, ode aux grands espaces, réflexion sur la rencontre des cultures, La captive aux yeux clairs raconte surtout, et comme toujours chez Hawks, une belle histoire d'amour et d'amitié, à la fois fine et truculente.
Ça ne m'étonne pas de la part de Famille chrétienne : ils sont assez cucul-la-praline.
Dans mon souvenir un grand film mais visiblement aucun des dvd existants ne propose une bonne copie de ce film !
Parmi les nombreux "thuriféraires", on trouve le valeureux site "Famillechrétienne.fr " qui nous explique que A partir d'une histoire très simple, ce western a la richesse inépuisable des purs chefs-d'œuvre de cinéma. Hommage aux pionniers, ode aux grands espaces, réflexion sur la rencontre des cultures, La captive aux yeux clairs raconte surtout, et comme toujours chez Hawks, une belle histoire d'amour et d'amitié, à la fois fine et truculente.
Sur ce coup-là ils n'ont pas tort.
Chacun son truc, mon camarade ! Je note que le regretté Dumbledore dont le message inaugure ce fil, n'avait pas apprécié non plus, alors qu'il était plutôt amateur de westerns…
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