Je suis un partisan du cinéma de
Bolognini.
Le bel Antonio,
Les garçons,
ça s'est passé à Rome
ou encore
Liberté, mon amour !
sont de grands films. Et encore je n'ai pas encore tout vu de lui, loin s'en faut. J'apprécie dans son oeuvre le contraste entre le pessimisme du propos et l'esthétique raffinée (voire chichiteuse dans le cas des films photographiés par
Ennio Guarnieri)

de l'emballage.
Bolognini
a souvent mis en images des scénarios très simples et linéaires mais le conte érotique proposé ici confine à l'insignifiance et au bavardage. On s'ennuie franchement, d'autant plus que l'acteur principal, Jason Connery,
n'a pas le charisme de son illustre père, Sean.
Ceci dit ça se laisse voir car la reconstitution de la Renaissance est d'un goût très sûr,
Bolognini
oblige, Venise offre un cadre inégalable et la musique de
Morricone,

qui revisite notamment "Plaisir d'amour", est mémorable. Mais surtout,
La Vénitienne
offre pour la dernière fois (ou presque) un rôle majeur à
Laura Antonelli,

toujours érotique et splendide à quarante ans passés, avant sa bien triste descente aux Enfers des années 1990-2000.
Mais La vénitienne
n'est pas vraiment le genre de film à conseiller aux détracteurs de Bolognini.
Il est assez symptomatique d'une baisse de qualité du cinéma italien dans les années 80, visible aussi chez Risi
ou Rosi
malgré de belles exceptions comme Comencini.