Forte ressemblance de The Walls of Jericho (1948) avec Leave Her to Heaven (1946), réalisé par le même John M. Stahl. Présence de Cornel Wilde, doux comme un agneau, sociable et pondéré face à une admiratrice machiavélique, agissant dans le cadre d'une petite communauté locale. Ressemblances de formes entre les deux films : douceur, noirceur, rythme régulier et sans à-coups (pas de courses effrénées ou de temps morts), une mélancolie sous-jacente liée à des sentiments contrariés et des situations imposées. Le scénario de The Walls of Jericho signé Lamar Trotti crée un étrange mélodrame, sans effets spectaculaires, intégré au sein d'une chronique sociale et politique façon Stars in my Crown de Tourneur.

Voilà une oeuvre très curieuse et originale, et aussi très réussie. Le très talentueux John M. Stahl est mort précocement en 1950 à l'âge de 63 ans alors que le cinéma hollywoodien entrait dans une décennie de production cinématographique très féconde. Ceci explique sans doute que son nom ne soit pas passé à la postérité du genre (seuls quelques cinéphiles ont connaissance aujourd'hui de son oeuvre). Points forts complémentaires de ce film de Stahl: son ambition thématique, ses dialogues élaborés, son interprétation collective (Kirk Douglas, Linda Darnell,…), avec une Anne Baxter particulièrement mémorable (admirable séquence conclusive située dans un tribunal, ou elle cloue le bec à la partie adverse, et règle ses problèmes personnels, dans le même mouvement).

veinard ! le genre de film que j'aurai beaucoup aimé !

Le film, selon le carton introductif, a été restauré par la cinémathèque française, à partir d'un négatif en sa possession. Très beau travail de restauration. Il était projeté hier, sur grand écran en salle Henri Langlois, dans des conditions optimales.

http://www.cinematheque.fr/film/66091.html

moi je souhaiterai un beau bluray.