A l’heure des jeux olympiques, je me prends de passion pour ces sports confidentiels que personne ne regarde, qui n’attirent ni les foules, ni l’argent. Mais qui tous les 4 ans, systématiquement, reviennent sur nos petits écrans, et qui seront traités (au moins par moi), avec autant de ferveur qu’une finale de 100 m. La voilà la magie des jeux.

Et en voilà un de tout à fait passionnant : la lutte. Sport anonyme peut-être, mais aux origines antiques, au moins dans la variante originale de la lutte greco-romaine. Je regarde, sans comprendre les règles, ces hommes aux muscles bombés s’approcher, se jauger, se palper, se contorsionner, se retourner. Il y a même là dans certains mouvements quelque chose d’artistique, les corps se déplaçant et s'entrelaçant avec agilité et souplesse, tel un ballet harmonieux parfaitement chorégraphié.

Et vous me direz, quel rapport avec le film ? Justement que Foxcatcher relate l’histoire vraie de deux lutteurs américains. Deux frères. Médaillés la même année aux JO de Los Angeles de 1984. Médaille d’or tous les deux. Exploit incroyable que l’histoire, impitoyable avec ces sports mineurs, a effacé de la légende olympique.

L’histoire de Foxcatcher, tout aussi incroyable débute justement après les JO de Los Angeles. Le plus jeune des frères, Mark Schultz, interprété par Channing Tatum, est approché par un riche héritier, philanthrope, et amateur de lutte, John Du Pont. Ce dernier lui propose d’intégrer sa riche propriété au sein de laquelle il a construit un centre d’entraînement. Il a créé une équipe de lutte dénommée « FoxCatcher », et attire progressivement les meilleurs lutteurs de son pays. Son équipe sera alors parrainée par l’instance sportive officielle de la lute américaine et deviendra dès lors incontournable dans les tournois internationaux.

Le frère, Dave Shultz, interprété par Mark Ruffalo, marié et père de deux enfants, refusera d’intégrer cette équipe, avant de la rejoindre quelques années plus tard.

Foxcatcher est un film dramatique et passionnant par son intrigue. Car son histoire – vraie – est tout aussi folle que la destinée sportive des frères Schultz. Steve Carell incarne l'excentrique John Du Dupont, dont la personnalité est aussi troublante que la longueur de son nez. Très vite, on sent qu’il y a quelque chose qui cloche chez ce riche personnage et que tout ceci débouchera sur un drame.

Je n’en dis pas plus pour ceux qui veulent s’intéresser à cette histoire.

J’ai prolongé mon intérêt en regardant le documentaire « Team Foxcatcher » disponible sur Netflix (documentaire avec de nombreuses images d’archives, presque plus passionnant que le film) et ai été surpris des quelques ellipses du film : le film n’explique pas les raisons factuelles du drame (que l’on comprend en regardant le documentaire) et oublie surtout de mentionner qu’il a lieu plusieurs années après le départ de Mark Schultz de la propriété de Du Pont.

Bien plus, et c'est une profonde divergence avec le documentaire : Mark Schultz, traité comme le personnage principal du film, n’est aucunement évoqué dans le documentaire qui se focalise exclusivement sur son frère, Dave, qui apparaît bien, en réalité comme le leader de l'équipe Foxcatcher.

Sur ces bonnes paroles, je m’en vais regarder le calendrier olympique, car je sens bien que la surprise française des JO pourrait être la lutte !

je sens bien que la surprise française des JO pourrait être la lutte !, écrivez-vous, Nicoco… Rêvons, rêvons, mais ne méconnaissons pas qu'il n'y aura qu'un seul lutteur français à Rio, Zelimkhan Khadjiev (d'origine tchétchène), champion du monde junior, mais peut-être un peu trop jeune encore et une lutteuse, Cynthia Vescantrois fois vice-championne du monde junior. Et ceci parce que Steeve Guénot, champion olympique à Pékin a plus ou moins abandonné la compétition et que +Melonin Noumonvi++, champion du monde 2013 n'a pas réussi à se qualifier.

Ces précisions ratiocineuses n'ont normalement rien à voir sur un cite voué au cinéma, sans doute. Mais, comme Nicoco, je suis passionné par ces JO qui vont commencer et par l'éclairage alors donné à ces petits sports, trop souvent oubliés. Cela dit, il faut savoir que la petite exposition médiatique en France de la lutte n'est pas partagée partout : aux États-Unis, la lutte est beaucoup plus populaire que le judo ; même chose en Turquie ou dans quelques républiques caucasiennes de l'ex-Union soviétique… Comme l'haltérophilie, grand sport en Iran, inconnue ou presque chez nous, ou le badminton, sport-roi aux Philippines, en Malaisie, etc.

Le film évoqué par Nicoco m'est totalement inconnu, mais j'aurais sûrement plaisir à le regarder… après les Jeux qui vont concentrer toute mon attention deux semaines durant !

Les JO ! Les JO ! Et mon explication sur mon épisode de Columbo où que j'ai rien pigé, ki ki va me la donner ? Ah ! On est bien encadré !

Chais pas. Je n'ai jamais regardé Columbo (allez, peut-être vu un épisode il y a quarante ans et j'ai trouvé ça niais).

Mais les JO ! ample comédie aux cent actes divers !!! Vivement samedi prochain…

Alors soyez heureux devant vos jeux pharmaceutiques, aux cent ordonnances diverses ! Me débrouillerai sans vous …

J'ignorais qu'il y avait d'éminents spécialistes de lutte sur ce forum de cinéma ! Merci Impétueux pour ces précisions. A vrai dire, mes vagues connaissances de lutteurs français se limitent aux frères Guénot dont je me souviens qu'ils avaient eu tous les deux une médaille olympique aux jeux de Pékin. Voilà qui n'est pas sans rappeler l'épopée sportive des frères Schultz…