Voilà un petit film charmant, drôle, gai et, avant tout, malin, que je noterais un soupçon davantage s'il ne souffrait d'une faille annexe – la présence, quasi obligée à cette époque, il est vrai, du bafouillant Darry Cowl dans un rôle très mineur, mais déjà pénible – et surtout d'un grave défaut : la mièvrerie catastrophique du jeune premier, Gérard, imposé par la partie italienne de la coproduction, l'insignifiant Roberto Risso.
Pour se rendre compte de l'importance des acteurs de complément, il faut entendre Gabriel Gobin, qui joue un rôle de brigadier de police mobilisé le soir du réveillon de Noël raconter à ses collègues avec quelle tristesse il a dû – devoir oblige ! – quitter sa petite famille rassemblée sous le sapin illuminé, alors même que fleurait bon, de la cuisine, une délicieuse odeur de boudin… oui, en 1956, on pouvait frémir d'aise en songeant à du boudin grillé, pour un réveillon… quelle merveille !
Le scénario est un très ingénieux récit à clins d’œil libertins mais clairement inspiré des éternelles trames de MarivauxJe passe sur le développement du récit, ingénieux et agréable, qui, naturellement, s'achèvera au mieux dans le bonheur simple et bientôt conjugal des jeunes gens. N'empêche qu'au delà de l'anecdote, évidemment artificielle, il y a quelques jolies trouvailles.
Et puis deux grands acteurs. Charles Boyer, charmeur, ironique, élégant, spirituel. Et Françoise Arnoul,
légère, mutine, gracieuse, ni vénéneuse, ni perverse comme les metteurs en scène le voudront souvent, mais jolie jeune femme libre de ces temps déjà bien anciens…
Voilà un petit film charmant, drôle, gai et, avant tout, malin…
Je suis bien d'accord.
Accessoirement, dans le registre "Cendrillon réveillonne", je ne peux m'empêcher de le comparer à Les Amants de minuit (avec Dany Robin et Jean Marais) dont il est la version mélancolique (scénar de Jacques Sigurd oblige).
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