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Sujet : Pari gagné !


De Nadine Mouk, le 28 janvier 2016 à 18:52
Note du film : 5/6

Les trois frères ayant fait leur temps, Didier Bourdon et Bernard Campan remettent le couvert avec un certain génie. Comment s'arrêter de fumer et quelles peuvent en être les conséquences ? Et bien que n'étant pas concernée par ce problème, je dois dire que je me suis régalée. Les deux acolytes nous pondent là une comédie très enlevée, parfois hilarante et sonnant fort juste à bien des égards ! Le Pari est tout simplement, à mon goût très personnel, l'une des meilleures comédies françaises. Faire rire à partir d'un thème banal, sans user de ces artifices tape-à-l’œil banalisés plus tard par des films à gros budget et sans âme comme les Taxi, semble relever d'un savoir-faire aujourd'hui disparu. Campan et Bourdon ont d'ailleurs fini par tomber eux-mêmes dans ce travers en enchaînant avec le spectaculaire mais très médiocre l'extra-terrestre. Heureusement, ils nous laissent deux bijoux de saine rigolade avec les Trois frères et Le Pari. Malgré quelques petits défauts propres aux comédies populaires, on reconnaîtra aux acteurs une force comique irrésistible, y compris les plus petits rôles car même les personnages secondaires sont particulièrement gratinés (mamie hypocondriaque, gérant de drugstore, policier bourru…)

J'estime cette comédie comme étant l'égale du Dîner de cons ou Les bronzés font du ski. Des Inconnus encore et toujours exceptionnels, un scénario très bien travaillé, dans le moindre sens du détail. Il faut dire que nos deux lascars s'avèrent irréprochables dans la construction et le développement de leurs scénarios. Une pléiade de comédiens sympathiques (je pense notamment au duo Chevalier et Laspalès et à l'apparition certes furtive, mais plaisante tout de même de François Berléand). Les répliques, ce qui fait la force des films et des sketches signés Les inconnus sont innombrables et absolument jubilatoires ! L'image du fumeur qui essaie désespérément d'arrêter la clope est respectée, exploitée à fond la caisse, avec ses éternels hauts et bas, ses crises de nerfs et tout le tralala ! Je suppose que les fumeurs invétérés doivent davantage apprécier ce film, vivant au plus près le calvaire enduré par nos deux esclaves de la cigarette, qui, et ce comme dans leur premier et génial long métrage, connaissent une descente aux enfers des plus tragi-comiques ! Ce film est une œuvre vraiment très réjouissante ! Avec, par instants, des émotions vraies ce qui ne gâche en rien la force comique mais qui nous confortent dans la réalité des choses : le tabac est un enfer pour certains, addicts de ce fléau. Sans parler (et ils en parlent pourtant avec talent !) du drame que vivent leurs compagnes dont la douce et enfumée Isabel Otéro devenue depuis, Diane, femme flic à la télé ….

En dehors de cette vérité première, l'accent est mis sur la différence de classe, les mesquineries qui accompagnent les deux, l'orgueil de chacune et la grande réconciliation dans la lutte contre l'addiction. Les scènes dans la thalasso où nos fumeurs ont pris trente kilos par privation de leur plaisir premier sont irrésistibles. Comme est formidablement bien vu le cercle des fumeurs anonymes où le fait de s'appeler Philippe ou Maurice pose problème. Pareil pour le lycée ou professe Bernard Campan qui a du mal à s'occuper de Kamel ! Fumeurs ou pas, il faut voir cette comédie déjantée mais tellement proche de nos défauts, de nos vices, de notre mauvaise foi et de nos faiblesses en général.

Jouissif !


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De Impétueux, le 29 janvier 2016 à 22:31
Note du film : 3/6

Vous avez raison de rappeler le film à nos mémoires, Nadine Mouk : ses auteurs avaient alors bien du talent…


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De fretyl, le 3 mai 2016 à 19:00
Note du film : 3/6

Je reste un grand fumeur, doublé d'un grand buveur ! Eh ben dans ce Pari en voyant les peripeties et la douleur ressenti par les deux protagonistes m'a toujours découragé d’arrêter le tabac ! Ce n'est pas un mauvais film loin de là, mais l'on ne retrouve pas le piquant des Trois frères à vrai dire Legitimus manque un peu. Ça n'est pas toujours très subtil, quelques fois excessif, mais Le pari contient de vrais bons moments… Le meilleur passage étant l'embrigadement de Campan et Bourdon dans la secte anti tabac ainsi que la rencontre avec un Régis Laspalès bien taré. Ce sera l'un des meilleurs films des inconnus, le film suivant L'extraterrestre sera nettement plus honteux !


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De Impétueux, le 18 mars 2020 à 20:03
Note du film : 3/6

Le 6 mars 1986, il y a donc un peu plus de 34 ans, j'ai écrasé pour toujours ma dernière cigarette. J'y avais quelque mérite puisque, aux derniers temps de ma tabagie, je fumais trois paquets de Gauloises sans filtre par jour. Et je ne négligeais pas les gros modules de Havane, Monte Cristo, Romeo y Julietta, Rey del Mundo, Hoyos de Monterrey et autres merveilles. Est-ce possible ? Comment peut-on faire ça ? va-t-on se demander. Mais bien sûr que c'est possible : il suffit de ne faire que ça, du matin au soir et d'allumer une cigarette au mégot rougeoyant de l'autre. D'ailleurs, si je n'avais pas arrêté, je pense que je serais passé sans trop d'efforts à quatre paquets quotidiens. Remarquez, je ne serais sans doute plus là pour vous le conter, la réalité médicale finissant par l'emporter et entraîner ad patres l'intoxiqué.

Car cette dégradante dépendance à la cigarette envahit vraiment toute l'existence et tous les moments de la journée (et de la nuit, d'ailleurs, aussi). Et je ne suis pas certain qu'on puisse vraiment sentir tout le suc du film de Didier Bourdon et Bernard Campan sans être vraiment passé par la géhenne de la dépendance au tabac. Car, sous une forme amusante, narquoise, joueuse et, pour autant, absolument exacte, tout y est. Les mensonges qu'on se donne à soi-même, les filouteries minables qu'on s'autorise, les conduites d'évitement, les tripatouillages honteux qui gouvernent dans le film Didier (Bourdon) et Bernard (Campan) l'un roulant des grumeaux de tabac dans du papier hygiénique, l'autre se grisant avec les odeurs suaves de la nicotine des paquets de sa femme (Isabel Otero).

Ce qui n'est pas mal vu du tout, dans Le pari, c'est aussi la fraternité intrinsèque des fumeurs, qui va très au delà des animosités personnelles. Même si le film en fait peut-être un peu trop en opposant la famille péteuse et arrogante du pharmacien Didier (qui doit voter Macron) à la famille tout autant péteuse et hargneuse de Bernard (qui doit voter Écolo), il y a un regard assez juste sur la réalité. La clope, la bouffée, la taffe appellent à la fraternisation, à l'ouverture complice, à la connivence.

Comme souvent l'idée de base, amusante et réussie, donne le meilleur de ses effets dans les commencements du film ; c'était déjà le cas dans Les trois frères et ce le sera aussi dans Les rois mages (mettons à part l'horreur assez misérable de L'Extra-terrestre). Mais naturellement, ça ne tient pas la distance et ça s'effiloche au fur et à mesure que les minutes s'égrènent. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas, ça et là, des moments très drôles. Mais simplement que les Inconnus, à l'immense talent pour des sketches parodiques de quelques minutes, n'avaient pas la capacité de tenir la longue distance. D'autant que le film comique est sans doute le genre le plus ardu à réaliser.

N'empêche que si l'on veut bien se laisser porter par la facilité, ne pas être trop regardant pour certaines plaisanteries un peu grasses et plusieurs effets trop faciles et roublards, on passe un bien bon moment.

On ne peut pas toujours en dire autant avec les films des années antérieures, avec les grasseyements de Jean Richard, les bafouillements de Darry Cowl, les bêlements de Bourvil, les roulements d'yeux de Paul Préboist, les caleçonnades des Charlots et la plupart des éructations de Louis de Funès


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