Matraquage médiatique.

Votre pamphlet pourrait s'accorder très facilement à d'autres "oeuvres" : La croisière, Le cactus, Cinquante Nuances de Grey, On voulait tout casser, Les Gorilles, Entre Amis , Les Profs 2 et j'en passe, films qui pourtant n'avaient pas l'aura de la saga Star wars, films pour lobotomisés et qui pourtant ont envahit tout ce qui se fait de médias télévisuels ou radiophoniques ! Insistantes promos jusqu'à la nausée qui s'incrustent dans chaque minute libre d'émissions déshonnorantes, dans chaque champ libre en remplacement de "stars" qui se decommandent par caprice . A gerber ! En attendant, de jeunes auteurs fort talentueux, comme pour la très remarquable série Histoires courtes, ne peuvent pas se frayer un chemin jusqu'au grand public ..

Je n'ai rien contre Star Wars mais effectivement l'insoutenable matraquage publicitaire atteint depuis quelques jours des sommets.

Dvdtoile constitue un moyen d'expression et d'information alternatif à la communication officielle et formatée portant sur le cinéma (que je ne consulte pas). Consulter et rédiger un avis sur ce présent site internet signifie que l'on est en marge de ce système officiel, tout simplement !

Il se produit le même phénomène dans le domaine de la politique : des médias comme France-infos nous abreuvent de potins et de petites phrases sans importance mais délivrés par des acteurs institutionnels (partis politiques, …). Ce spectacle-là ne m'intéresse pas non plus et ne me concerne pas.

Il n’est pas nouveau que la communication concernant les grosses productions américaines prend beaucoup de place dans les médias. Pour ce qui concerne ce Star Wars, j’avoue que cela me dérange moins que pour tant d’autres dans la mesure où il s’agit d’un film attendu depuis 33 ans, dernier opus d’une saga populaire, brassant les thèmes mythologiques et les archétypes des récits fondateurs de notre culture, et faisant constamment référence aux codes du cinéma de genre développés depuis les débuts du septième art (ceci dit sans préjuger de la qualité de la réalisation).

Par ailleurs, je trouve que le battage médiatique aurait pu être bien pire. Nous n’avons pas eu des bandes-annonces du nouveau Star Wars à tout bout de champs dans les cinémas depuis des mois, nous n’avons pas des centaines d’affiches sur tous les murs… J’étais à Paris cette semaine, je m’attendais à vois les quais du métro et le moindre mur surchargés d’affiches, mais non. Certes il y a des tas de magazines dans les librairies sur le sujet et des rayons dans les magasins mais on n’est pas obligé de s’y arrêter. Quand la télé en parle, on peut zapper. Internet nous propose de multiples liens mais on n’est pas obligé de faire « clic »…

En tout état de cause, que l’on aime ou pas, on ne peut nier que Star Wars est un phénomène culturel important parce que beaucoup de gens y trouvent des choses qui leur parlent. Et peut-être particulièrement en ce moment où la lutte de la démocratie contre le totalitarisme qui est le sujet de fond de Star Wars est aussi devenu notre quotidien. Ca vous a peut-être laissé indifférent, mais pendant toutes ces semaines où on ne pouvait ouvrir ou allumer un média sans tomber sur le terrorisme ou son instrumentalisation, entendre la voix de Carrie Fisher dans la bande annonce dire « Hope is not lost, hope is found » m’a semblé rafraîchissant. C’est peut-être de trop bons sentiments avec de trop gros sabots ? Mais il semblerait que ces valeurs-là ne sont pas pour autant partagées par tout le monde sur cette planète… Et m’est avis que si les gamins en perte de repères passaient plus de temps devant Star Wars que devant les vidéos de Daech, le monde ne s’en porterait pas plus mal. Enfin moi je dis ça…

Mon grand a vu le film cet-après midi. Surexité, il ne tarie pas d'éloges. Il y retourne à 21h ….

Il faut se souvenir que lorsque George Lucas a réalisé le premier Star Wars, sa démarche était d'adapter dans un long métrage de science fiction capable de plaire aux jeunes les thèses de l'universitaire américain Joseph Campbell, exprimées notamment dans son essai "Le héros aux mille et un visages" : une étude de mythologie comparée sur le parcours initiatique des héros, suivant un cheminement plus ou moins similaire dans toutes les cultures et traditions du monde. Les studios auxquels il s'adressa pour le financement n'y comprirent rien, considérèrent que cette démarche insuffisamment commerciale ne serait pas assez rentable et lui opposèrent des refus, à l'exception d'un seul : La 20th Century Fox. Et encore ! George Lucas négocia un tout petit salaire en échange des droits sur les produits dérivés… ce qui lui permit grâce au succès du film de financer les suivants par les bénéfices du "merchandising".

Ces films ne sont pas parfaits, ils ont des sans doute des défauts… Mais je trouve que Star Wars est un merveilleux outil qui permet de façon ludique d'intéresser les jeunes aux mythes et légendes fondateurs de nos cultures, mais aussi, par les multiples références dont ces films sont tissés, au cinéma des décennies précédentes (western, péplums, films de chevalerie ou de pirates etc), à l'histoire et à la géographie, voire à la philosophie (d'excellents livres et magazines sont parus récemment sue la question) et même à la musique symphonique par le biais des sublimes partitions de John Williams. Et si en plus on peut les sensibiliser à l'importance de sauvegarder la démocratie et de lutter contre les totalitarismes de tous poils, on serait bien bêtes de ne pas l'utiliser, cet outil !

Bien sûr, c'est à nous d'orienter ces jeunes qui se passionnent pour ce cinéma vers toutes ces choses qu'ils peuvent découvrir en les accompagnant pour qu'ils ne restent pas focalisés sur les scènes d'action et les effets spéciaux. En bref, soit on utilise cet outil et on leur ouvre ces portes, soit on ne l'utilise pas parce qu'on préfère le mépriser. Comme dit la princesse Leïa : "A l'heure du choix chacun est libre" ! Pour ma part, j'ai choisi.

3,6/6. C'est un film avec des forces et faiblesses, et l'on passe constamment par des hauts et bas. Les acteurs Adam Driver et Daisy Ridley sont excellents, alors que nombre de leurs collègues sont à la peine. Le début du film est globalement excellent pendant vingt minutes, porté par un rythme trépidant et une mise en scène nerveuse et habile de J J.Abrams, un scénario inventif qui fait la part belle au mystère.

Et puis patatras le scénario patine, et une sorte de Barnum copie des épisodes d'il y a trente ans se met en mouvement. On s'ennuie ferme, on n'y croit pas…. Le scénario est infantilisant alors que des combats féroces réserveraient le film à des adultes. Heureusement, les rapports entre les méchants sont intéressants et nuancés. Globalement, pour ma part une déception. Je pense que c'est globalement un film correct, sans plus. Beaucoup de battage médiatique pour un résultat modeste.