Deux amis de longue date, l'un écrivain et l'autre voleur, décident de mettre à profit leurs talents respectifs afin de monter le casse parfait. Pourtant aucun d'entre eux n'aura prévu ce qui les attend au sortir de la banque…

Polar de 1971 totalement oublié, La part des lions reste assez conventionnel mais ne mérite pas d'être ainsi occulté.

C'est un film sec qui se suit sans ennui tant le rythme y est soutenu. C'est un film de casse classique mais il a le grand mérite d'éviter les longues scènes de préparation du coup. Les protagonistes se rassemblent et on passe tout de suite au hold-up.

Mais le film a le défaut de ses qualités. La rapidité du récit fait que certains personnages, tous incarnés par de bons acteurs, apparaissent insuffisamment développés, surtout ceux défendus par Elsa Martinelli et Michel Constantin. En revanche Charles Aznavour joue un type original : un écrivain à succès venant de gagner un prix littéraire aussi prestigieux que le Goncourt qui refuse de suivre le chemin respectable qu'on veut lui tracer. L'un de ses meilleurs rôles. Il revoit son ami d'enfance Robert Hossein, gangster notoire, et décide de mettre son imagination au service du prochain casse. C'est lui qui invente certains procédés aussi ingénieux qu'illégaux. Le duo Aznavour-Hossein fonctionne bien.

L'ensemble n'a pas beaucoup vieilli, hormis peut-être le look choisi par les malfrats (gants rouges, chapeaux, lunettes noires et moustache à la Frank Zappa) pour commettre leur méfait. Il est même assez prémonitoire: c'est un passant ayant photographié la scène qui inquiète les bandits. Alors que dire 44 ans plus tard, avec la prolifération des smartphones permettant aux passants de filmer tel ou tel fait divers ?

Ajoutons à ce bon bilan une musique assez réussie de Georges Garvarentz.

C'est un film également assez violent pour son époque et proche en cela du polar italien contemporain.

Ce n'est pas le cercle rouge mais ça a mieux vieilli que les Labro ou même certains Verneuil de la même époque.