En marge des manifestations des professeurs et des fonctionnaires, a eu lieu une autre manifestation hier, plus discrète et non moins importante. Il s'agissait tout bonnement de sauver le cinéma français.
Le cinéma repose sur ceux qui le font. Ce sont les faiseurs du cinéma français qui sont aujourd'hui en danger. En grand danger même.
Par souci d'économie, l'Etat veut et – est sur le point de faire – passer une réforme terrible. Les techniciens du cinéma, mais également les acteurs, les artistes, sont tenus d'être payé 507 heures par an pour avoir droit au chômage. Chomage accessible après une période de carence. Autrement dit, plus vous travaillez, plus il faut attendre pour avoir droit à toucher le chômage pour lequel vous avez cotisé.
Petit calcul. Un film se tourne sur 8 semaines. Il faut donc faire deux films par an comme technicien. Pour un acteur, il faut être la vedette du film (pour tourner durant les 8 semaines entières) de deux films par an!
Inutile de dire qu'au passage aux 35 heures, les nombres d'heures n'ont pas été baissée en proportion. Pire, il est sur le point d'augmenter. Il ne faudra plus être payé 507 heures par an, mais tous les 9 mois.
Et tant bien même qu'ils auraient droits à ces assedics, celles-ci correspondraient non plus à 70 pour cent (dégressif) du salaire (comme c'est le cas dans nombre de professions) mais à peu prêt 30 pour cent du salaire…
Que l'on aime ou non le cinéma français, ce n'est pas le problème. Une chose est sûre en tout cas, c'est que ce n'est pas en "dégraissant" le cinéma de ses techniciens et acteurs qu'on l'améliorera. Dumbledore