News samedi 5 octobre 2024 Ciné Mort de Michel Blanc (1952 -2024) On n'imaginait pas que puisse mourir si tôt Jean-Claude Dusse. Parce qu'il était devenu un archétype, comme Harpagon,Tartuffe ou Cyrano. Je vais un peu trop loin ? Je l'admets volontiers. N'empêche que dans les cinquante dernières années, il n'y a eu que peu de ces archétypes qui se soient durablement installés dans nos mythologies. Et ce râleur insupportable, grognon, particulièrement égoïste, obsédé par la beauté des filles, faible et agressif, courant après l'aventure sans jamais pouvoir s'y accrocher, pique-assiette agressif et attachant, râleur au delà du supportable avait installé un personnage comme on n'en connaissait pas beaucoup et l'avait fait vivre. Cela au delà des Bronzés et des Bronzés 2, merveilleux films qu'on ne se lasse jamais de voir et de revoir et où il tient la dragée haute à tous ses copains du Lycée Pasteur de Neuilly, étonnante éclosion d'acteurs de grand talent. Michel Blanc a un peu continué dans le genre. C'est normal : des années à courir après le succès, grâce à de tout petits rôles, en quatrième rideau, en silhouette quelquefois, souvent oublié au générique. Lorsque la notoriété éclate, on a évidemment tendance à ne pas la lâcher. ce n'est pas toujours excellent, même si c'est en complicité avec l'excellent Patrice Leconte : Ma femme s'appelle reviens (1981), Viens chez moi, j'habite chez une copine (1981), Circulez, y'a rien à voir (1982) sont de tout petits films, divertissants et médiocres. Mais Michel Blanc quitte sa tutelle et c'est Marche à l'ombre qu'il réalise lui-même et qui va plus haut. Pourtant le personnage est toujours analogue. La rupture, sidérante, intervient en 1986 avec Tenue de soirée de Bertrand Blier : un changement total de personnage et une remise en question totale. Dès lors Michel Blanc est parti pour autre chose et n'hésite pas à faire la pige à Michel Simon dans Monsieur Hire (1989) à nouveau de Patrice Leconte qui est un remake très réussi de Panique de Julien Duvivier (1946). C'est lui qui ensuite revient au premier rang en réalisant Grosse fatigue (1994), Mauvaise passe (1989), Embrassez qui vous voudrez (2002), des films subtils, intelligents, attirants. La fin est beaucoup moins belle : niaiserie absolue de Je vous trouve très beau, Les Bronzés 3, le remake du Deuxième souffle. Mais, en 2011, le miracle magnifique de L'exercice de l'État de Pierre Schoeller, le film le plus conforme à la vie des cabinets ministériels. Grand acteur, assurément, profond, même… Impétueux |
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