Ce n'est pas dans le Centre-nord des Etats-Unis qu'est née, comme le laisserait penser le prénom donné par son père, Hannah Dakota Fanning mais dans le Sud-est, en Géorgie (comme Julia Roberts avec laquelle elle n'a jamais encore tourné) précisément. Cette remarquable jeune actrice, d'ascendance scandinave et qui aura douze ans dans quelques semaines, a montré très tôt une propension à jouer la comédie, incitant ses parents à traverser le pays pour lui faire passer des auditions. Dakota est bientôt choisie, parmi de très nombreuses candidates, et prête son visage pour une campagne de publicité nationale. Les Fanning s'installent alors à Los Angeles et les premiers rôles pour le cinéma ne tardent pas à arriver. Dakota n'a pas encore sept ans lorsqu'elle apparaît sur le plateau de tournage de deux gentilles comédies familiales dont Tomcats. Mais c'est avec son rôle de Lucy Diamond Dawson (interprété également par la jeune soeur de Dakota, Elle) dans le drame Sam, je suis Sam qu'elle connaît, aux côtés de Michelle Pfeiffer et Sean Penn, son premier grand succès. Elle devient, à huit ans, la plus jeune actrice nommée aux Screen Actors Guild Awards. Et, lorsqu'elle reçoit le prix décerné par la Broadcast Film Critics Association, elle n'est pas assez grande pour pouvoir faire, au micro, son discours de remerciement. Orlando Bloom, le présentateur de la soirée, est alors obligé de la porter… plus longtemps qu'il ne l'avait imaginé en raison de la longueur du discours de la gamine. Changement de tonalité avec le thriller Mauvais piège, où Charlize Theron tient la vedette, puisque le personnage joué par Dakota est victime d'un kidnapping. C'est d'ailleurs la même partenaire qu'elle devait incarner enfant dans Fashion victime avant que la future actrice "oscarisée" ne soit finalement remplacée par Reese Witherspoon. En 2002, première rencontre avec Spielberg pour la série Disparition dans laquelle Dakota (et la petite soeur Elle) tient un rôle clef tout en étant chargée de narrer les dix épisodes. La suite immédiate est moins convaincante avec des participations aux médiocres Hansel & Gretel, Filles de bonne famille et Le Chat chapeauté puis, l'année suivante, retour en grâce par la reprise du rôle de Jade Malle (réécrit… avec une dent en moins !) dans le remake et violent polar Man on Fire, diversement apprécié. Dakota apparaît ensuite dans le puzzle cinématographique Nine Lives, inédit en France, puis dans un nouveau thriller, Trouble jeu dans lequel elle semble être la seule actrice à l'écran, malgré la présence, dans le rôle de son père, d'un certain Robert De Niro. Elle retrouve Spielberg pour La Guerre des mondes où elle joue un personnage relativement effacé. Difficile de lutter, il est vrai, avec de redoutables et sonores géants métalliques juchés sur des tripodes. Mais sa prestation d'adolescente (la seule du film) à la fois déterminée et désemparée sonne juste. De trois à quatre pattes, il n'y a qu'un pas, franchi par Dakota dans la foulée de son rêveur de père Ben Crane (Kurt Russell), un entraîneur tentant de faire d'un étalon blessé un vainqueur de Grand prix, un rôle pour lequel elle a appris à monter à cheval. Son partenaire en a profité pour lui offrir un hongre palomino. Cette jeune fille, toujours collégienne, collectionne les projets cinématographiques comme les poupées. Simplement parce qu'elle aime jouer la comédie… et parce qu'elle est très douée. Fan de Meryl Streep et d'Hilary Swank, comptant Autant en emporte le vent, Titanic et Potins de femmes parmi ses films favoris, Dakota va bientôt entrer dans une phase critique pour une actrice ayant débuté aussi précocement. Les précédents sont, en effet, nombreux. Son intelligence, sa capacité d'apprentissage et son talent naturel devrait néanmoins lui permettre de connaître une brillante carrière. Elle a un peu plus de deux ans pour faire aussi bien que son aînée Jodie Foster, révélée à quatorze ans grâce à Taxi Driver et qui figure, juste avant elle, au générique du documentaire de Mike DeWitt consacré aux enfants-stars. AlHolg (janvier 2006)