![]() <font color=yellow>Piéral ("les Nains aussi ont commencé petit")…</font> … C'est dans la discrétion médiatique la plus complète que Piéral nous a quitté à la fin de l'été 2003. Survenue entre celles de Bob Hope et de Charles Bronson, regrettées à juste titre, la disparition de Piéral n'a, en effet, pas eu la "Une" des journaux, écrits comme télévisés. Pierre Aleyrangues – c'est son véritable patronyme – réparait et vendait des bijoux dans un atelier de joaillerie lorsqu'on lui propose de faire du théâtre. Il est très surpris par cette proposition car, vous le savez bien, l'homme était un Nain. (Profitons-en pour nous débarrasser définitivement du" politiquement correct". Appelons une fois pour toute un chat un chat et un Nain un Nain: ce n'est pas faire jugement de valeur. Assumant pleinement son nanisme, Piéral a toujours d'ailleurs refusé d'adhérer aux associations de "personnes de petites tailles". "Je suis assez grand pour m'occuper de mes affaires moi-même!" disait-il, non sans humour.) Mais certains rôles se satisfont de cette caractéristique et même, parfois , l'exigent. En vertu de quoi, après quelques passages au cabaret et dans des revues de music-hall, en 1943, Piéral fait ses débuts à l'écran dans l'Eternel Retour, réalisé par Jean Delannoy sous le contrôle de Jean Cocteau. (En 1942 déjà, sous le nom de Roland Piéral, il avait figuré un Nain dans le film de Marcel Carné, les Visiteurs du Soir). Le film marque le début d'une longue amitié entre Piéral et le jeune acteur qui tient le rôle principal du film, un certain Jean Marais … Carné et Cocteau, ça aurait pu commencer plus mal! Il apparaît ensuite dans plusieurs films importants des années quarante et cinquante: Le Voyage Surprise de Pierre Prévert, Lucrèce Borgia de Christian-Jaque, Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy, où un Bossu lui volait la vedette… Sa dernière apparition remarquable se situe en 1977, dans le film de Luis Bunuel, Cet Obscur Objet du Désir. Bien sûr, sa filmographie est assez succincte. On ne faisait appel à lui que lorsque le rôle l'exigeait vraiment. « Quand il y avait un vilain à jouer, au théâtre ou au cinéma, on m'engageait. La seule fois où je n'ai pas joué un méchant c'est dans un film de Prévert, « Voyage surprise » où il m'a donné le rôle… d'une femme! ». Mais les cinéphiles se souviendront longtemps de son dandinement caractéristique, de son visage bonhomme et jovial, qu'il a prêté trop souvent à des personnages maléfiques. A début de sa carrière, Piéral s'est également produit au cabaret (nous l'avons déjà dit), mais également au théâtre et au cirque. En 1976, il publie un recueil de souvenirs, "Vu d'en bas". Sans bruit, Piéral nous a quitté le 22 août 2003, pour rejoindre le Paradis des Grands Comédiens. Texte de Christian Grenier de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>. |
Disparition de Pieral
Il aurait eu 80 ans en novembre prochain, Pierre Aleyrangues dit Pieral est décédé vendredi dernier. Celui qui avait débuté en 1942 avec Marcel Carné dans Les Visiteurs du soir, enchaîna l'année suivante avec L'Eternel retour de Jean Delannoy avec lequel il tournera plusieurs fois. Mais il ne faut surtout pas croire que l'acteur était cantonné aux films dramatiques. Le Voyage surprise, dans lequel il incarne une duchesse, est une comédie. Christian-Jaque, Max Ophüls ou André Hunebelle l'ont fait tourner sans oublier Luis Buñuel dans Cet obscur objet du désir. AH
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