Je l'avais acheté il y'a une bonne quinzaine d'années à un vieux vidéo club qui heurté par la nouveauté du Dvd en pleine faillite avait vendu toutes ses Vhs en déstockage.
La jaquette du film, ressemblait à celle d'un Dracula de la Hammer. J'avais été halluciné par l'escroquerie dont j'avais été l'objet.
Il en est allé de même avec Les maîtresses de Dracula où il n'y a pas de Dracula !
En fait ce qui se rapproche le plus du Vampire a soif, c'est, finalement Frankenstein. C'est à la fin du 19ème siècle que le prométhéisme scientiste a connu ses plus beaux moments, cette certitude rationaliste qui prétendait dompter la Nature et réaliser toutes les billevesées possibles ; ce qui n'est, au demeurant, pas très différent de ce à quoi les illuminés d'aujourd'hui voudraient parvenir avec leur homme augmenté.
Dans le film de Vernon Sewell, c'est encore plus bizarre : un entomologiste, le docteur Carl Mallinger (Robert Flemyng) a entrepris de créer un être humain à partir d'un lépidoptère méridional qui se nourrit habituellement de sang humain. Il y a partiellement réussi et celle qu'il présente pour sa fille, Clare (Wanda Ventham), charmante gourgandine, est en fait un papillon vorace et qui revient à son état premier de suceur de sang et de fractureur de boîte crânienne de temps en temps. Et ceci au détriment de beaux et robustes jeunes gens, des scientifiques souvent, qui gravitent autour du distingué éminent professeur. Les cadavres s'accumulant par trop dans le paisible comté britannique où se situe l'intrigue, l'Inspecteur Queunell (Peter Cushing), fin limier à belle allure, mène l'enquête. Et ce qui est le meilleur du film, c'est la façon dont les révélations interviennent ; si l'on comprend assez vite que le docteur Mallinger est une canaille impliquée dans les meurtres qui se succèdent, les autres ramifications du récit ne se dévoilent que graduellement et – si féru et habitué qu'on est soi-même à toutes les ficelles du cinéma d'épouvante – on est heureusement surpris par les séquences finales.Ou, à tout le moins, aux quelques coups de théâtre qu'elles recèlent. Malheureusement, la réalisation est d'une telle médiocrité, les interprètes – Cushing excepté – si insignifiants, les effets spéciaux si laidement artisanaux et le rythme du film si routinier qu'on ne peut pas en dire du bien. Un peu de sang, quelques séquences assez vibrantes dans des crépuscules forestiers, l'élégance des tenues victoriennes mais bien des invraisemblances et des lourdeurs qui plombent sérieusement un film très oubliable.
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