Influence de Antonioni (bruit du vent dans les feuilles des arbres, le cinéaste italien est également cité comme Godard), de Bergman, de Cassavetes (Shadows est cité) mais Widerberg trouve une voie qui lui est propre, greffant un aspect social et local à son histoire. Sur la côté suédoise, un petit groupe de trentenaires se cotoie avec les usages de bon-voisinage (barbecue) mais aussi des états d'âme et des histoires d'adultère. La nature est omniprésente : culture, bétail. Beaucoup de vent, le cerf-volant est le loisir commun des lieux. Des saynètes se succèdent et leur addition crée une dramaturgie d'ensemble. Le ton est original, échappe à des canevas, la forme est accomplie. Par rapport à Le pêché suédois on gagne sans doute un peu en maitrise, on perd sans doute un peu en spontanéité. Widerberg, écrivain de base, est cultivé, cite Moravia. La conjonction d'une forme de haut niveau et d'un fond solide crée en cette année 1965 une oeuvre cinématographique (Amour 65) majeure, qui peut être considérée comme l'une des réussites de la "nouvelle vague" européenne, en réalité le cinéma des années 1960.