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The Onion Field, une oeuvre certes inégale mais acérée


De Viator, le 17 mai 2021 à 17:46
Note du film : 5/6

Sorti furtivement en salles, en France, en 1980, « Tueurs De Flics » (The Onion Field) (1979) est un film fascinant pour son caractère historique et sa réalisation subtile. Celle-ci est signée par Harold Becker (« Taps » 1981 ; « City Hall » 1996 ; « Sea Of Love » 1989).

Le film est inspiré du livre éponyme "The Onion Field" (1973) de Joseph Wambaugh. Cet écrivain signera également d’autres ouvrages policiers qui seront adaptés au cinéma tels « Patrouilles de nuit » pour “Bande de Flics” de Robert Aldrich et "Les Nouveaux Centurions" pour “Les Flics ne Dorment pas la nuit” de Richard Fleischer.

Le film, retrace l'un des crimes les plus célèbres de l'histoire des Etats-Unis : en 1963, à Los Angeles, deux malfrats nommés Gregory Powell et Jimmy Smith, sont pris en flagrant délit par deux agents de police. Les malfrats réussissent à maîtriser ces deux policiers, puis à les enlever avant de parvenir à éliminer le second d’entre eux. Miraculeusement, seul l’agent Hettinger s’en est sort vivant. Alors qu’ils ont rapidement été arrêtés, les deux criminels ont réussi à échapper à la peine capitale grâce à un habile jeu d’obstruction de la justice qui leur a été très largement favorable.

Si ce long-métrage se décompose en deux parties bien distinctes et quasi égales dans la durée, elles ne sont pas pour autant de même facture. Dans la première partie, soit la première heure, le film proche d’une « série B » s’attarde à présenter le déroulé de la nuit du meurtre d’une manière plutôt neutre. Cette première partie bénéficie toutefois, par instants, d’une vraie qualité cinématographique proche du documentaire, genre dont le réalisateur est issu et qu’il maitrise indéniablement.

Après une heure de temps, le film bascule véritablement. Le spectateur quitte le côté documentaire pour se faire juge d’une situation présentée comme scandaleuse. La seconde partie du film s’attarde ainsi à évoquer une vive critique du système judiciaire américain. Le réalisateur démontre habilement avec quelle facilité un accusé, aidé de ses avocats, peut déposer des centaines de recours pour ralentir une procédure jusqu'à l'étaler interminablement dans le temps, et recourir aux procédures « gèlantes » en appel.

Il s’agit là d’un film policier indéniablement inégal mais aux interprétations vraiment convaincantes. (Prix du meilleur acteur dans un second rôle pour James Woods, aux "Kansas City Film Critics Circle Awards" de 1979). John Savage est également bouleversant en flic "survivant" torturé par ses traumatismes. Le spectateur suit de près sa longue déchéance sociale et morale, celle-ci terrifiante et infernale.

Pour information, ce film a été réédité en DVD chez « Studio Canal » en VOST en 2013. Il mérite amplement une découverte ou redécouverte. Des éditions françaises en VHS (Version Française, de mémoire) datant des années 80/90 avaient déjà permis à l’époque des magnétoscopes, de visionner cette rareté cinématographique. Un Blu-Ray remasterisé (sans les sous-titres français) a également été commercialisé en 2015 chez "Kl Studio Classics". Celui-ci restitue vraiment les qualités de ce film quelque peu oublié.


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