Diffusé à deux reprises dans le cadre de la regrettée Dernière séance de France 3, Les survivants de l'infini est un classique de la science-fiction des années 1950, un authentique film-culte. L'image des mutants aux cerveaux hypertrophiés a marqué l'esprit de plusieurs générations de cinéphiles.

Pourtant je dois avouer un sentiment de déception à l'égard de ce film. Pendant une heure il ne se passe pas grand chose de trépidant… On y voit les Métaluniens, extra-terrestres dont la planète est à l'agonie, solliciter l'aide de deux scientifiques terriens. Les péripéties sont rares et la mise en scène du tâcheron Joseph M. Newman manque de dynamisme. En outre, l'interprétation est insipide à l'exception de Jeff Morrow, très marquant dans le rôle de l'ambassadeur des Métaluniens.

La dernière demi-heure, qui se passe sur la fameuse planète Métaluna, est un peu plus intéressante. Elle aurait été réalisée par Jack Arnold, ce qui explique en partie sa meilleure qualité. C'est à la fin qu'interviennent -brièvement- les mutants qui ont fait la célébrité de ces Les survivants de l'infini. Mais je suis surpris de ne pas être plus ému que ça devant le portrait de cette planète Metaluna à l'agonie, qui constitue pourtant une allégorie prémonitoire de notre planète terre, laquelle arrivera peut-être elle aussi bientôt au bout de ses ressources…

Les décors, les costumes, les effets spéciaux sont réussis pour l'époque et beaucoup moins "kitschs" que dans d'autres films des années 1950. On peut aussi être charmé par la beauté des images en technicolor trichrome. Mais tout celà n'empêche pas Les survivants de l'infini d'être un film tout de même bien décevant eu égard à sa réputation flatteuse.

La comparaison avec le génial Planète interdite, autre classique de la SF des années 50, ne peut lui être que défavorable.