Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Rôle en or pour Lancaster


De Impétueux, le 9 avril 2020 à 17:20
Note du film : 2/6

Le film est adapté d'une pièce de théâtre à succès d'un nommé N Richard Nash, dont je vois par ailleurs qu'il a collaboré au scénario d'Hélène de Troie de Robert Wise, ce qui ne me semble pas suffisant pour lui assurer une notoriété similaire à celle de notre vieux camarade Homère. Et comme la presque totalité des films directement transposés de la scène à l'écran, ça se sent dès les premières images : une certaine raideur du récit, les entrées et sorties des protagonistes qui interviennent avec une régularité d'horloge, les tête-à-tête qui permettent aux personnages de présenter leur discours et je ne sais quelle atmosphère totalement artificielle qui fait qu'on ne peut pas marcher, fût-ce avec de la bonne volonté et de la sympathie pour les acteurs.

J'ai davantage coutume de regarder des vaudevilles français – ou franchouillards – que des comédies familiales étasuniennes. Et Le faiseur de pluie, qui plus est, prend pour décor le Far-West. Certes un Far-West désormais civilisé, sans Peaux-Rouges, sans diligences et sans saloons, mais avec shérif et shérif adjoint, chevaux et bétail. Structure familiale classique, le père, veuf, ses deux fils et sa fille. Ça se passe dans l'Entre deux guerres, puisqu'il y a de grosses voitures automobiles et le téléphone. Mais aussi une terrible sécheresse qui dévaste les prairies, craquelle les terres et tue le bétail. Ce qui est un peu surprenant c'est qu'un bateleur de foires, le charlatan Bill Starbuck (Burt Lancaster) écume tous les patelins de la contrée en vendant des paratonnerres anti-ouragans et autres dispositifs bizarres, sortent de fétiches et d'amulettes qui séduisent de très nombreux gogos, au grand dam de la police de l'État fédéré (Arizona ? Nouveau-Mexique ? Colorado ? Texas ?).

Donc la sympathique famille Curry, le père (Cameron Prud'Homme) et ses deux fils, le grave Noah (Lloyd Bridges) et le très jeune Jimmy (Earl Holliman) au début du film se rendent à la gare pour récupérer la grande fille Lizzy (Katharine Hepburn) naguère expédiée chez un oncle doté de six garçons, dont trois sont nubiles, pour tenter de trouver un mari. Elle n'y est pas parvenue. Le film ne donne galamment pas l'âge de la vieille fille ; Hepburn au moment du tournage du film confinait à la cinquantaine, mais même si les artifices cinématographiques permettent de lui retirer une bonne décennie, on est très largement au delà de l'âge des catherinettes (doit-on rappeler qu'il est de 25 ans ?), qui fixe le terme de la jeunesse et classe celles qui l'ont passé au rang de vieilles filles.

La rencontre incongrue entre le charlatan faiseur de pluie Starbuck/Lancaster et Lizzy/Hepburn est décisive. Starbuck est un beau parleur, rêveur, romanesque, plein d'énergie folle, qui fait surgir des images et parvient à persuader Lizzy qu'elle n'est pas le laideron qu'elle croit être, rôle dans quoi son trop sage et mesquin frère Noah voudrait l'enfermer. Son père et son plus jeune frère sont bien davantage sensibles à ce charme poétique, à ce type qui a promis de faire tomber la pluie sur les terres desséchées, ce qu'on ne croit qu'à moitié, mais qu'on espère très fort, et qui, in fine, y parviendra.

La fin du film n'est pas inintelligente. Lizzy pourrait bien partir aux côtés de Starbuck, dans un tourbillon de fariboles pour, sans doute, les premières semaine passées, trouver de l'amertume avec ce funambule séduisant et rêveur. Mais est survenu Fred (Wendell Corey), le type sérieux, divorcé parce qu'il a été abandonné par sa femme jadis, qui n'a jamais osé avouer à Lizzy qu'il l'aimait (en tout cas qu'il se voyait bien créer avec elle un ménage stable). Et voilà que ça marche.

Si Burt Lancaster en fait un peu, beaucoup trop, cabotinant un maximum (le théâtre, vous dis-je !!), Katharine Hepburn est vraiment souveraine. Ce qui ne signifie pas qu'on puisse regarder ce film de série avec beaucoup de plaisir.


Répondre

De droudrou, le 25 août 2009 à 15:30
Note du film : 5/6

Un rôle en or pour Burt Lancaster qui préfigure son personnage d' Elmer Gantry le charlatan où l'on retrouve une certaine désinvolture qui caractérise l'acteur dans d'autres films sur lesquels s'est établie sa solide réputation. Un beau rôle aussi pour Katharine Hepburn en vieille fille qui n'est toujours pas casée entourés l'un et l'autre par un casting de choix. Certes le film sent un fort côté théâtral mais les tribulations des divers personnages sont telles que l'on ne s'ennuie pas : certains moments sont désopilants. L'apparition de ce faiseur de pluie opportuniste à souhait a de quoi surprendre alors que règne la sécheresse ; à la fin du film il repartira en ayant non seulement rempli son contrat mais au-delà puisque si la pluie tombe il laisse une famille où tout un chacun a pu se retrouver… c'est un film que j'avais vu alors que j'avais 13 ans et que je redécouvre avec plaisir et avec un tout autre regard un demi-siècle plus tard…


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0031 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter