Je suis vert d'envie ! Et bravo à votre ami qui a trouvé moyen de repêcher cette perle.
Ce n'est donc pas par là que le film pèche. C'est plutôt, me semble-t-il, parce que les scénaristes ont écrit une sorte de fourre-tout où s'accumulent des gags, des scènes, des plaisanteries plus ou moins réussies. Cela ne donne pas l'impression de (relative) cohérence du premier opus, où l'on suivait l'intégration au groupe du professeur Sassaroli/Celi, les amours jalouses de Maschetti/Tognazzi avec Titti/Silvia Dionisio, les fastueuses mystifications subies par Righi Nicolo/Blier. Cette cohérence est beaucoup plus diffuse dans le n°2 : on a le sentiment qu'on a semé ici et là des plaisanteries sans les relier entre elles.
D'ailleurs cette première demi-heure que j'évoquais supra est vraiment décevante, quelquefois ridicule : Paolo le veuf (Alessandro Haber) qui pleure sur la tombe de sa jeune femme et qui se voit rejoint par Sassaroli qui paraît compatir en lui assenant combien son épouse était une amante experte, passe encore. Mais la longue séquence de la conversion et du baptême de Melandri/Moschin sous l'influence d'une ravissante Noémie (Domiziana Giordano) se traîne et n'est qu'à peine améliorée par l'idée de faire intervenir l'inondation de Florence par l'Arno (qui fut réellement un cataclysme affreux en 1966). De même la très mauvaise scène où les cinq amis, lors d'un festival musical à Pistoia entonnent une polyphonie obscène… À ce moment là on peut craindre que l'amertume sarcastique du premier film se soit effacée au seul bénéfice de la farce et on est bien déçu. Et puis miraculeusement ça repart et il y a des canulars délicieux qui surgissent : la manipulation des visiteurs de la fameuse tour penchée de Pise à qui les crapules font croire qu'elle va s'écrouler si l'on ne la redresse pas grâce à des filins que chacun doit tirer ; ou bien cette farce épouvantable au détriment de touristes espagnoles qui ont sans se méfier laissé sur une table leurs appareils de photos, que les amis trufferont de photos obscènes de leurs anatomies ; ou encore cette manigance fabuleuse habituellement pratiquée par Maschetti pour séduire des donzelles, le coup du porteur, que je renonce à décrire. Et enfin les vicissitudes subies par l'affreux usurier Sabino Capogreco (Paolo Stoppa) qui donne à la bande bien du fil à retordre… Il n'y a pas de bonne comédie italienne qui ne se termine dans l'amertume. Et c'est ainsi que le comte Raffaello Lello Maschetti/Tognazzi est frappé d'hémiplégie et qu'on le retrouve diminué, aigri, même demandant aux trois amis qui lui restent : Ne venez plus me voir, vous me faites plus de mal que de bien ; je pense, je me rappelle et je vous envie. Glaçant.Et Monicelli aurait pu, après cela, se dispenser de la dernière séquence, inutilement dégradante, où Maschetti pratique le sport handicapé en fauteuil sous les encouragements désespérants des trois autres.
Z'avez bien raison de relancer la machine et je me joins naturellement à vous pour essayer de la faire tourner…
Tout arrive, d'ailleurs, même ce qu'on n'attendait plus : je viens d'apprendre que Music lovers de Ken Russel sortait en DVD mi-novembre…
Alors, le coffret que nous attendons ? Pourquoi pas pour la Noël ?
Le coffret Mes chers amis se fait toujours attendre. Incluant les trois volets, bien sûr. Même si on sait que le numéro 3 est censé être plus faible, Nanni Loy n'est pas un manche et je demande à voir avant d'établir mon diagnostic. Vogliamo i nostri amici ! Anche se sono fottutissimi !
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