Et bien moi, je ne demande pas la ré-édition de ce film, qui aurait pu s'appeller "Beau Dommage". Car si on se pourlèche les babines les dix premières minutes, face à un casting de rêve et à l'atmosphère régnante, on déchante très vite. Marcel Blistène n'est pas Marcel Carné et si tous les ingrédients sont reunis pour nous rappeller Hôtel du Nord, l'Hôtel Bijou reste l'Hôtel Bijou et rien d'autre. Et ni la gouaille (en berne) de Françoise Rosay, ni le cynisme de Paul Meurisse ne feront décoller ce film.

Parce que, loin d'évoquer le plagiat, il est incontestable que Blistène a clairement voulu nous rejouer M Edmond, Mamzelle Raymonde, Mamzele Renée et consort. Mais le génie lui a fait défaut. Et toutes ces aventures lourdinguues sont loin de briller comme Le flegme d'un Jouvet, la drôlerie d'une Arletty, ou le cocasse d'une Jane Marken. Pesants, les locataires de l'Hôtel Bijou. Languissantes, ennuyeuses, les aventures qui les accompagnent. Signoret se fait la voix et le rôle pour Dédée d'Anvers, et aussi jolie soit elle, ne parvient pas à nous accrocher une seconde. Et puis c'est une mise en scène faussement menée tambour battant qui tourne à vide. C'est du brassage d'air. Des génies de l'écran apparaissent et non rien à dire. Francoise Rosay, l'actrice qui ne voulait pas vivre centenaire parce que ca ne serait pas poli s'ennuie et c'est palpable. Seule la jeune et fragile Andrée Clement s'échine à donner un sens à ce film. Elle est bien la seule. Et elle ne s'étonnera même pas d'une fin à l'emporte pièce, comme si il fallait en finir avec cette oeuvre plus que bancale.

Franchement, je me suis ennuyée. Ils sont tous magnifiques mais si mal employés . Ils sont tombés parterre, c'est la faute à Tucherer, le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Jacques Viot !

Je souhaiterais la réédition de macadam de1946 avec Simone Signoret et Paul Meurisse.