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Quel dommage !


De Impétueux, le 30 septembre 2006 à 23:57
Note du film : 4/6

Quel dommage, quel dommage, que le DVD qui m'a permis de découvrir cette Pension Mimosa, infiniment moins notoire que La kermesse héroïque du même Jacques Feyder, quel dommage donc, que le DVD soit une galette infâme, à l'image déchirée, et au son parfois inaudible !

Parce que, ces obstacles passés (mais je vous assure, ils sont durs à surmonter !) parce que le film est vachement bien ! Un mélodrame très noir, un drame, même, porté par toute l'intelligence de Feyder et de son scénariste et dialoguiste, le grand Charles Spaak (le tonton d'Agnès , mon cher Arca !), et par des acteurs impeccables.

Ce n'est pas étonnant pour Françoise Rosay – femme de Feyder, par ailleurs -, ça l'est davantage pour André Alerme, habitué aux rôles de rondeur bienveillante, qui reprend là ce costume, mais en lui donnant de l'humanité, de la bienveillance, de l'épaisseur. Arletty intervient, sans grand éclat, en guest-star, mais qui me bluffe, c'est Lise Delamare qui joue un rôle de pute de luxe avec une classe et une séduction folles.

Louise (Françoise Rosay), qui tient, sur la Côte d'Azur la "Pension Mimosas" et Gaston, son mari (Alerme), employé au casino, ont quasiment adopté Pierre (Paul Bernard), un gamin d'une douzaine d'années, dont le père est en prison ; ils s'y sont passionnément attachés. Le père de Pierre, à sa sortie de prison, emmène son fils à Paris ; c'est un déchirement pour le couple, qui n'a pu avoir d'enfants.

Dix ans plus tard, alors que Pierre vient de perdre son père, Louise le retrouve à Paris ; le gamin séducteur, précoce et déjà un peu veule est devenu un voyou, ou plutôt un demi-sel, qui fait des affaires louches et qui vit une histoire amoureuse avec Nelly (Lise Delamare), jolie fille qui aime Pierre, mais plus encore la vie facile.

Pierre, pour échapper à quelques mauvaises histoires et quelques mauvais coups, revient à Nice, à la Pension Mimosas ; l'affection de Louise – qu'il appelle "Marraine" – est aussi tendre que dix ans avant, peut-être encore davantage et elle est prête à dissimuler toutes les petites saloperies et malhonnêtetés de Pierre à Gaston, qui, lui-même, est sous le charme du jeune homme.

Pierre fait venir Nelly à Nice ; Nelly qui s'ennuie, qui renoue progressivement avec une bande de viveurs, se prostitue un peu, beaucoup, finit par retourner à son mac. Pierre ne le supporte pas, joue, perd, se suicide au gardénal. Louise, qui a gagné une somme folle au casino en espérant ainsi sauver la mise à ce petit garçon qu'elle aime désormais moins comme une mère que comme la rivale de Nelly, arrive trop tard.

La fin, c'est vraiment du mélo, mais on s'y laisse prendre. Le reste est vraiment très bien, avec des vues très fines, guère courantes (le gamin déjà mal parti, par exemple, ou le baiser passionné, presque incestueux, que Louise donne à Pierre mourant, qui croit qu'il a Nelly revenue à ses côtés…)

Je vote donc pour qu'une édition convenable de cet excellent film puisse être proposée…


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