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Quand le spectateur somnole...


De verdun, le 23 avril 2021 à 00:41
Note du film : 2/6

Truand retiré des affaires, Julien (Pierre Grasset) se laisse tenter par un nouveau coup qui réussit parfaitement. Mais lors du hold-up, un jeune homme (Marc Porel) a photographié toute la scène et a vendu ses photos a un journal. Dés lors, Julien et ses hommes se lancent à la poursuite du photographe, tout en évitant d’être arrêtés par la police…

J'aurais tant aimé dire du bien de ce petit polar à la française sorti en 1976 !

Parce que c'est la seule et unique réalisation d'un personnage intéressant, Pierre Grasset, acteur et auteur dont les cinéphiles se souviennent pour avoir été la co-vedette de Deux hommes de Manhattan, où il donnait la réplique à son ami Jean-Pierre Melville. Grasset s'est octroyé ici le rôle principal et possède des qualités d'acteurs intéressantes, à savoir une belle gueule et une belle voix.

Parce que c'est un film de cinéphile qui rend au hommage, rien que par son titre, au mythique Quand la ville dort de John Huston. Comme on pouvait s'y attendre, les clins d'oeil au regretté Jean-Pierre Melville sont également au rendez-vous: l'un des personnages s'appelle Grumbach, vrai nom du réalisateur, et le temps d'une séquence, Raymond Pellegrin prend le look de l'auteur du cercle rouge: chapeau, imper et lunettes noires.

Parce que c'est l'occasion de revoir une pléiade de bons acteurs injustement oubliés: Raymond Pellegrin dont on parle peu de nos jours malgré une voix et une carrière impressionnantes, l'énergique Louis Velle, le beau gosse Marc Porel, que j'ai rarement trouvé aussi convaincant qu'ici, Jean-François Poron ou encore Marc Cassot, grand monsieur du doublage.

Parce que l'ambiance est intéressante. 0n est ravi de voir des images de Paris et sa banlieue au milieu des années 1970. Et les voitures d'époque. Et la musique de Astor Piazzolla donne un certain cachet à l'ensemble.

J'aurais aimé dire du bien de ce Quand la ville s'éveille tout sauf antipathique mais force est de constater qu'il ne s'agit pas d'une franche réussite.

Le scénario est en effet d'une banalité affligeante puisqu'il ressasse une histoire vue 100000 fois dans le cinéma policier: celle du type retiré des affaires qui accepte de faire un dernier beau coup qui, bien entendu, ne va pas se passer comme prévu. La deuxième partie du film, où les braqueurs traquent un photographe qui a mitraillé toute la scène, est un petit peu moins banale mais elle sent elle aussi le déjà vu. Sur un thème similaire, La part des lions est autrement plus réussi.

Les dialogues sont d'une étonnante médiocrité et si les comédiens principaux arrivent par leur talent à faire passer la pilule, on sent que les seconds rôles sont à la peine. La réalisation et la photo ne brillent pas particulièrement non plus. L'ensemble est assez pépère, manquant de punch et de conviction à l'images des truands, loin d'être aussi méchants que leurs homologues des "poliziotteschi" de la même époque.

Quand la ville s'éveille est un film plutôt agréable mais aussi dénué de personnalité que les futures séries policières franchouillardes des années 1980-1990, alors que, sur le papier, tout était réuni pour que nous assistions à un polar atypique. L'oubli dans lequel ce film est tombé, malgré une sortie DVD en 2010, est donc assez logique.


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