A l'idée de faire un remake de To be or not to be, jeu dangereux de Lubitsch, il y avait de quoi de frémir. Pourtant, il faut reconnaître que le travail d'adaptation est admirable. Le réalisateur (un certain Alan Johnson et non Mel Brooks) a eu notamment la très bonne idée de s'éloigner du simple remake pour atteindre une dimension absente du film original : faire une parodie des films d'espionnage de la Seconde Guerre mondiale. A la vision acerbe et critique du nazisme se rajoute une vision critique et ironique des films de cette époque et sur ce sujet.

Le résultat est un vrai bonheur puisqu'on passe sans cesse de la comédie de situation à la comédie ironique. On retrouve ainsi un jeu de Mel Brooks en Hitler qui n'est évidemment pas sans rappeler le travail fait par Charlie Chaplin sur le Dictateur. Le rythme est particulièrement soutenu dans les situations tout de suite extrêmes et les gags sont, pour un film de Mel Brooks, étonnamment légers. Seule l'intervention au tout début de la « voix du film » pour passer du polonais à l'anglais est grossier et franchement pas très nécessaire.

Le film est également l'occasion de voir des comédiens de qualité, avec notamment Anne Bancroft dans un rôle comique et surtout Christopher Lloyd sublime en agent servile de la Gestapo…