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Critique


De vincentp, le 24 juillet 2007 à 22:41
Note du film : 6/6

Notre ami chroniqueur Dumbledore a raison ! Saluons cette très belle réussite de Ken Loach ! Sans esbrouffe, le cinéaste, déroulant les péripéties qui émaillent la vie d'un jeune adolescent écossais (qui rappelle physiquement Jean-Pierre Léaud dans le rôle d'Antoine Doinel des "400 coups"), traite de façon très complète de problèmes de société qui nous concernent tous : qu'est ce que la réussite sociale, les relations familales et sociales… Si certaines scènes sont d'un réalisme un peu cruel, Sweet sixteen est empreigné d'une douceur poétique, grâce à la conjonction savamment orchestrée des images de la ville enveloppée dans la brume et de la musique qui accompagne ces images. Une douceur portée aussi par le titre de l'oeuvre. Une douceur qui donne au final un caractère universel à ce récit.

Une référence en matière de long-métrage moderne, engagé, porteur d'une vision de société, film d'auteur mais destiné à un large public. Incontournable !


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De dumbledore, le 6 novembre 2003 à 10:20
Note du film : 5/6

Si l'on devait citer l'exemple d'un réalisateur idéal de cinéma d'auteur, ce serait sans doute Ken Loach. Il réussit à incarner l'équilibre parfait entre plusieurs contingences. Economique d'abord en faisant des films à budgets raisonnables et qui attire un public d'habitués, valeur sûre donc pour la production qui sait généralement à quoi s'en tenir. A l'inverse d'un Assayas ou d'un Benoit Jacquot, (et comme un Rohmer par exemple), il sait que monter le budget de ses films seraient synonyme de rompre cet équilibre. Dans les sujets qu'il aborde ensuite, sujets qui sont plus des portraits de la vie quotidienne d'homme simple, commun, refusant au passage (et de manière logique) à recourir aux stars pour jouer ces rôles. Et pour finir, il sait également tenir compte du public. Il ne fait pas des films pour lui, pour son propre égo, mais écrit et réalise en tenant compte du public, recourant à des structures narratives et une mise en scène qui a fait ses preuves.

Sweet Sixteen est la 39 réalisation de Ken Loach et contient toutes les qualités des films de Loach : une histoire simple qui avance avec une mécanique parfaite, des personnages à la psychologie très clair et avec qui on ne peut qu'être en accord, même dans leurs erreurs et leurs fourvoiements. Et puis, il y a surtout cette humanité si forte, si touchante qui culmine dans les pires moments du film. Loach est décidemment un homme honnête, et son film respire cette honnêteté là. Pas un plan tape-à-l'œil, pas un ressort de scénario pour abuser des affects, mais une distance de pudeur par rapport à son histoire.

Cette fois, c'est l'adolescence qui l'intéresse, un jeune coupé de sa mère physiquement (elle est en prison) mais également affectivement (il découvrira qu'il ne comprend rien de sa manière de fonctionner, de ses désirs). Le personnage (quoi que plus âgé) rappelle bien évidemment cet autre adolescent de l'histoire du cinéma qui tomba dans la délinquance à cause d'une mère trop femme et pas assez mère : le petit Antoine des 400 coups.

Le film de François Truffaut est d'ailleurs convoqué à la fin du film. Ayant tout perdu, Liam se retrouve finalement devant la mer, comme l'était Antoine Doinel (cf. la photo noir et blanc). Cette immensité, calme en apparence, sauvage dans ses profondeurs, constitue, il est vrai, une des plus belles métaphores de l'enfance.


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