Une référence en matière de long-métrage moderne, engagé, porteur d'une vision de société, film d'auteur mais destiné à un large public. Incontournable !
Sweet Sixteen est la 39 réalisation de Ken Loach et contient toutes les qualités des films de Loach : une histoire simple qui avance avec une mécanique parfaite, des personnages à la psychologie très clair et avec qui on ne peut qu'être en accord, même dans leurs erreurs et leurs fourvoiements. Et puis, il y a surtout cette humanité si forte, si touchante qui culmine dans les pires moments du film. Loach est décidemment un homme honnête, et son film respire cette honnêteté là. Pas un plan tape-à-l'œil, pas un ressort de scénario pour abuser des affects, mais une distance de pudeur par rapport à son histoire.
Cette fois, c'est l'adolescence qui l'intéresse, un jeune coupé de sa mère physiquement (elle est en prison) mais également affectivement (il découvrira qu'il ne comprend rien de sa manière de fonctionner, de ses désirs). Le personnage (quoi que plus âgé) rappelle bien évidemment cet autre adolescent de l'histoire du cinéma qui tomba dans la délinquance à cause d'une mère trop femme et pas assez mère : le petit Antoine des 400 coups.Le film de François Truffaut est d'ailleurs convoqué à la fin du film. Ayant tout perdu, Liam se retrouve finalement devant la mer, comme l'était Antoine Doinel (cf. la photo noir et blanc). Cette immensité, calme en apparence, sauvage dans ses profondeurs, constitue, il est vrai, une des plus belles métaphores de l'enfance.
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