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Paradis perdu


De jipi, le 22 juillet 2008 à 09:54
Note du film : 6/6

L'impact de ce film n'appartient plus à ceux qui l'on découvert en son temps. Comment vont réagir nos jeunes générations rationalisées à l'extrême par un monde pragmatique ne ceinturant qu'un essentiel froid.

Métallique sur le terrain comme dans les esprits notre époque s'éloigne irrémédiablement de cet opus chaleureux, émouvant champêtre ou soudainement sans sommations une logistique préservée ouvre les yeux, anime les cœurs qui spontanément, chantent et valsent dans une contrée réveillée une journée tous les cent ans.

« Brigadoon » est une fable lumineuse sur tout ce que nos perceptions égoïstes et alimentaires ont détruits. Un challenge hors du commun offert à l'homme de se recadrer en pleine campagne par les sentiments en fuyant la ville.

Découvrir de nouveaux rituels, se vêtir d'une nouvelle source de vie en frissonnant devant un amour éphémère imposant un processus sensible déterminant afin de tenter de le conserver pour l'éternité.

Avoir la force de devenir absent des retombées d'un temps structuré par la foule et le bruit en se ressourçant par l'aubade et le mouvement dans une nature ordonnée et sans limites.

Le message est fort, l'amour rien que l'amour envers un être et un territoire restauré que la force des sentiments aideront peut-être à ne pas repartir dans le néant.

« Brigadoon » Fable écolo réformatrice de comportements de plus en plus éliminés de nos sociétés est un chef-d'œuvre, une école, un parfum nommé amour, un joyau inestimable favorisant une indispensable remise en questions à l'aide de la restauration d'un contexte oublié générateur de respect et surtout de sédentarité envers un modèle de vie.

A voir avec un cœur d'enfant plein d'espérances

Quand on aime quelqu'un avec assez de forces tout est possible.


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De Impétueux, le 8 mars 2008 à 20:13
Note du film : 5/6

C'est toujours embêtant quand la perfection formelle d'un film éteint un peu l'émotion, parce que, précisément, elle prend le pas et qu'on en arrive à l'admirer avec trop de distance !

Qu'est-ce qu'on peut reprocher, en effet, à Brigadoon ? Absolument rien, ou presque (même si la musique et les lyrics me semblent un soupçon en dessous du chef-d'œuvre) ; car il y a tout : un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma, Vincente Minnelli, les deux plus grands danseurs de leur génération, Gene Kelly et Cyd Charisse, des éclairages et des couleurs époustouflants, et toute l'Écosse rassemblée, les bruyères, les landes, les bœufs Angus, les ronces, les toits de chaume, les feux de tourbe, les lits clos, les colleys, les fougères, les tartans et les kilts, les grouses et les perdreaux, la vie communautaire sous l'égide d'un saint homme de pasteur…

Et c'est précisément cette perfection qui me retient et fait refluer ma note de 6 à 5, parce qu'à la longue ces tableaux artistement composés, du pas-de-deux dans les bruyères au défilé des clans finalement, eu égard à la minceur, à la niaiserie même, de l'anecdote, sans jamais lasser, n'emportent pas tout à fait l'adhésion.

Ce n'est évidemment pas sur l'artificialité des décors, tous léchés comme sur un chromo touristique, ni sur le pittoresque des populations écossaises que je bute, mais bien davantage sur l'exercice de style, magnifiquement, splendidement mis en scène, mais tout de même un peu froid, un peu extérieur.

Cela étant, le 5 que je mets en note est plein d'une réelle admiration pour la performance, l'aisance impeccable de la réalisation : on voit bien que Minnelli est absolument souverain, notamment dans les scènes de foule, qu'il a une maestria bluffante : la scène initiale, au marché du village (qui, curieusement, me fait un peu songer, de par son éblouissement coloré, au Magicien d'Oz et à la présentation de la guilde des Sucettes) est un enchantement, comme est magnifiquement filmée la poursuite nocturne de Harry Beaton, (Hugh Laing), l'amoureux éconduit, finalement abattu, comme une vulgaire bécasse par Jeff Douglas (Van Johnson), l'alcoolique ami de Tommy Albright (Gene Kelly) (au fait, vous ne trouvez pas bizarre qu'en tirant à plombs sur un volatile, Douglas abatte Beaton comme s'il avait utilisé une balle dum-dum pour éléphants ?).

Mais bon ! Je songeais, en rangeant mon DVD, que je m'étais bien davantage enflammé pour Les sept femmes de Barbe-Rousse de Stanley Donen, qui est de la même année 1954, qui est sûrement moins formellement exemplaire, mais qui a davantage de vigueur…


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