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Proférons des imprécations contre l'absence de réédition !


De Impétueux, le 29 mai 2020 à 09:44

Les thèmes abordés, à savoir la dénonciation du monde inhumain des multinationales et de la recherche du profit à tout prix, sont plus actuels que jamais quarante ans plus tard., écrivez-vous excellemment. Verdun.

Et qui est bien visible, c'est que depuis quarante-trois ans, malgré la flopée de dénonciations faites dans le même sens, les multinationales n'ont fait que grignoter les espaces. Ce qui relativise beaucoup le poids que les donneurs de leçons (si bien inspirés qu'ils peuvent être) exercent sur la réalité…


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De verdun, le 29 mai 2020 à 05:25
Note du film : 4/6

Paris, tour Montparnasse, siège français de la multinationale Rosserys & Mitchell. À la suite de la mort d'Arangrude, un cadre de l'entreprise, des messages anonymes visant la compagnie circulent dans tous les bureaux, semant l'inquiétude et le désordre. Plusieurs dirigeants décident de se lancer dans la chasse au mystérieux imprécateur. Tandis que soupçons et paranoïa s'emparent progressivement de tous, d'inquiétantes fissures menacent les fondations mêmes de l'immeuble…

L’Imprécateur est une véritable "machine de guerre": un film français à gros budget, se voulant aussi ambitieux que les productions américaines ou italiennes de la même époque. Réalisé en 1977 d'après un best-seller de René-Victor Pilhes publié trois ans auparavant, par un Jean-Louis Bertucelli tout juste auréolé du grand succès de (Docteur Françoise Gailland)

Les thèmes abordés, à savoir la dénonciation du monde inhumain des multinationales et de la recherche du profit à tout prix, sont plus actuels que jamais quarante ans plus tard.

..Et surtout, le casting rassemblé est plus qu'impressionnant : Michel Piccoli dans le rôle du PDG, Jean Yanne dans celui du DRH, Jean-Pierre Marielle en rival des deux premiers, sans oublier les cadres de la société incarnés par Michael Lonsdale, Jean-Claude Brialy, les Américains Robert Webber et Charles Cioffi, l'Allemand Anton Diffring et dans des rôles secondaires Marlène Jobert, Christine Pascal, Michel Peyrelon, Michel Subor et Noëlle Adam.

Pour toutes ces raisons, L’Imprécateur devrait être facilement trouvable dans toutes les FNAC de France et de Navarre….

Or, aussi étrange que cela puisse paraître, c'est un film qui, comme beaucoup d'autres , a disparu de nos écrans sans qu'on sache trop pourquoi. Il faut se contenter de la VHS d'époque "fil à film" dont quelques copies sont trouvables sur la toile. Cette situation a d'ailleurs donné lieu à un documentaire, "la malédiction de l'imprécateur", trouvable ici: https://www.loeildutemointv.com/la-malediction-de-l-imprecateur/

Quant au film en lui-même, sans être un chef-d'oeuvre en raison de quelques scènes ratées, notamment les séquences souterraines et la fin, beaucoup trop facile et vue mille fois, est intéressant et surtout franchement atypique.

C'est, en partie seulement, une fiction de gauche typique de cette époque à laquelle sortaient les films de Yves Boisset, Costa Gavras, Le sucre ou Mille milliards de dollars, pour ne s'en tenir qu'au cinéma français. Comme ce dernier titre, le film de Bertucelli est une dénonciation efficace et visionnaire du monde des multinationales et de la finance, qui semblait, en 1977, comme en atteste le scénario, plus ébranlable qu'en 2020.

Mais L'imprécateur affirme une singularité évidente par rapport à ces homologues, car il s'agit surtout d'une fable grinçante aux lisières du fantastique, comme en témoignent les partis pris métaphoriques du scénario, les décors lugubres (cimetières, immeubles modernes et souterrains obscurs), la musique inquiétante composée par Richard Rodney Bennett et la photo, nominée aux césars, de Andreas Winding, même s'il faudrait évidemment une belle copie pour l'apprécier au mieux.

Et le casting ne déçoit pas, notamment les deux acteurs dont les rôles sont les plus développés, à savoir Jean Yanne, tout en nuances et Michel Piccoli, dans un rôle de PDG charismatique qui annonce Une étrange affaire, ce qui n'est pas le moindre mérité du film.

En somme, L'imprécateur, imparfait mais passionnant et visionnaire, ne mérite absolument pas son invisibilité et mériterait largement une édition Blu-ray/DVD afin que ses qualités et ses défauts puissent être appréciés de tous.


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