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Un Bologni qui promet d'être très très atypique...


De verdun, le 26 décembre 2019 à 10:01
Note du film : 3/6

Italie, 1938. Lea ne vit que pour son fils, Michele. Sous ses allures de femme banale, elle cache une personnalité dérangée. Les méfaits qu'elle commet ne tarderont pas à éveiller l'attention des autorités.

La sortie en DVD et blu-ray de Gran bollito sous son titre international Black journal me permet de répondre, avec 13 ans de retard, à l'apostrophe qu'Arca m'avait adressée en 2006.

Bolognini le raffiné auteur d'un film de serial-killer morbide et grinçant, voilà qui peut surprendre… ceux qui ne sont pas familiers de son oeuvre. En effet, le cinéaste a toujours affectionné le macabre, la cruauté, l'exposition de la noirceur de la nature humaine, l'ironie et les sujets scabreux: le séducteur qui a des problèmes d'impuissance (Le bel Antonio), la femme qui couche avec tous les hommes d'une famille afin de faciliter son ascension sociale (L'heritage), les relations incestueuses entre un neveu et sa tante (Ce merveilleux automne), etc…Seulement voilà, le style élégant à l'extrême du réalisateur a souvent caché la noirceur intrinsèque de son cinéma.

Certes l'utilisation des acteurs Max Von Sydow, Alberto Lionello et Renato Pozzetto dans les rôles respectifs des victimes féminines de la tueuse en série crée un décalage. Certes il y a quelques décapitations inattendues mais elles sont filmées de manière très sobre, loin des débordements à venir de Fulci, Argento ou D'amato. Autre élément (involontairement) insolite: la présence de Laura Antonelli dans un rôle entièrement habillé, chose rare dans sa filmographie italienne des années 70…

Pour le reste, Gran bollito est un film assez typique de Bolognini en premier lieu par le soin extrême aux costumes, aux décors et à l'image. La photo de Armando Nannuzzi est presque blafarde, loin du style ouaté et quasi chichiteux adopté par Ennio Guarnieri pour Metello, Bubu, La grande bourgeoise ou L'héritage.

Les thèmes abordés sont également représentatifs de l'oeuvre "bologninienne": présence d'une figure féminine forte, ici plus monstrueuse que d'habitude, il est vrai, grâce à la présence impressionnante de Shelley Winters; peinture d'une civilisation décadente; évocation d'une histoire d'amour impossible, ici celle d'une mère possessive pour son fils.

Hélas Gran bollito est de mon point de vue davantage une curiosité qu'une perle oubliée. Le rythme est un peu languissant car, comme cela arrive parfois chez Bolognini, le scénario est un peu trop mince pour tenir 2 heures de film. Plus embêtant, d'autres films du cinéaste , comme L'héritage, Bubu voire Le bel Antonio semblent me semblent posséder plus de suspense, de tension, de noirceur et d'acidité que ce Gran bollito, finalement beaucoup plus pépère que prévu.


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De hvalmit, le 11 août 2011 à 20:05
Note du film : 5/6

Et cet incroyable film truculent , cocasse et malsain n'existe pas sur Dvd ? C'est vraiment désespérant parfois….


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