Ancien médecin de prison, le docteur Orloff (Howard Vernon) enlève des jeunes femmes, utilisant leur peau pour rendre visage humain à sa fille défigurée dans un incendie.

Ah Jesus Franco !! Voici un cas unique dans le cinéma mondial. Plus de deux cents films en quarante-cinq ans. Difficile de le juger sur deux ou trois films, qui ont de fortes chances de ne pas être les meilleurs… Qu'on l'admire ou qu'on s'en moque, il s'agit d'un phénomène rare dans l'histoire du septième art, qui a eu à gérer des budgets anémiques et des producteurs peu audacieux.. Un cinéaste reconnu par un nombre non négligeable de critiques, qui a forcément un grand nombre de films éprouvants à son palmarès. Et bizarrement certains de ses films les plus mauvais comme Les Prédateurs de la nuit sont ceux qui ont bénéficié d'un gros budget..

L'horrible docteur Orloff est l'une de ses réussites incontestables. Bien sûr certains seconds rôles sont médiocres. Bien sûr le scénario où un savant capture des jeunes filles pour reconstituer le visage de sa fille accidentée fait beaucoup penser aux Yeux sans visage. Bien sûr celà reste de la série B à cause des contraintes de la production.

Mais il parvient ici à transcender ces restrictions: Le climat est inquiétant à souhait, qualité que l'on retrouvera même dans les oeuvres les plus faibles de Franco. On sent l'influence revendiquée des films de la Universal, Franco n'étant pas fan des productions de la Hammer . On sent la patte du cinéaste, teintée d'érotisme et de sadisme, et audacieuse pour un film de 1962. Et Howard Vernon, remarquable acteur, qui aurait mérité mieux que de sombrer dans les pires séries Z (avec ou sans Franco) est un savant fou fort convaincant.

Un petit classique du cinéma dit bis qui prouve le talent d'un metteur en scène controversé, mais passionnant.