Dans mon souvenir – très ancien, au moins 50 ans – le film était décevant parce que ce que j'attendais, l'horreur de l'invasion des fourmis, n'intervenait qu'à la fin. Mais le regard que vous portez sur la totalité de Quand la marabunta gronde, ami Verdun, fait que je regarderai sûrement à nouveau ; il me semble que le film passe quelquefois sur Paramount Channel…

Et surtout l'un des plus étonnants. A priori il s'agit d'un film catastrophe avant la lettre: au Brésil, au début du vingtième siècle, un planteur et sa femme luttent contre une terrifiante invasion de fourmis rouges.

En fait, seul le dernier tiers du film est consacrée à ladite invasion, laquelle apparaît d'ailleurs parfaitement crédible 60 ans après grâce à la qualité des effets spéciaux, caractéristique des productions George Pal. Cet aspect-là préfigure largement Les oiseaux.

Contre toute attente, Quand la Marabunta gronde se focalise en fait sur la relation pour le moins tumultueuse entre Joanna (Eleanor Parker) et le riche propriétaire Christopher Leiningen (Charlton Heston), qu'elle a épousé par procuration. Leurs rapports sont extrêmement compliqués, en raison du caractère machiste, misogyne et antipathique de Leiningen, qui ne supporte pas que son épouse, pourtant sublime, ait eu une vie avant lui. L'adversité renforcera bien évidemment leur couple pourtant bien mal parti.

L'ensemble est bien écrit et le couple Heston-Parker dégage beaucoup de tension et de sensualité réprimée.

Et comme la direction artistique est parfaite et le technicolor, flamboyant, Quand la Marabunta gronde, mélodrame romantique déguisé en film-catastrophe, reste une belle réussite.