Le mot que l'on a à la bouche en sortant du film c'est « artificiel ». Tout dans ce film relève de l'artificialité. Il y a d'abord le scénario construit « exactement comme il faut », c'est-à-dire calibré avec son exposition parfaite, ses renversements de situations ou scènes d'actions toutes les dix minutes, l'utilisation doublée des décors et détails (le canapé du début qui revient à la fin, le fait que le mari soit ambidextre, etc), l'évolution des personnages, etc, etc. Tout y est, il n'y manque rien, c'est un modèle de scènario, mais c'est un scénario, vide, sans âme, sans intérêt.

La mise en scène est à l'avenant. On a l'impression de zapper durant tout le film, passant de scènes déjà vues à d'autres scènes déjà vues. L'attaque soudaine du FBI rappelle par exemple Patriot Games, la visite du camp militaire avec les ralentis des marines en entraînement et le regard de la femme civile est aussi un cliché, comme la poursuite en pleine nuit de la voiture de la femme seule sur une route sombre. Tout a déjà été vu et entendu des dizaines de fois.

Les comédiens sont logés à la même enseigne. Heureusement que Morgan Freeman et Ashley Judd sont là et font tout ce qu'ils peuvent pour tenter de sauver le film, en offrant quelques scènes de pur jeu d'acteurs qui sont les meilleurs scènes du film. Seulement, ils ne peuvent pas faire grand chose tant leurs personnages sont eux aussi clichés, de la jeune avocate aux dents longues qui va en prendre pleine la gueule, à l'avocat jadis génial mais qui a sombré dans l'alcoolisme…

Bref, rien à sauver du film qui mérite d'être aussitôt oublié.