Petit film indépendant anglo-canadien, Snow cake est une jolie réussite sur le mode du film intimiste, mettant en présence des exclus, des paumés abîmés par la vie, des solitaires asociaux. Déjà partenaires dans l'hilarant Galaxy Quest, Rickman et Weaver sont superbes : lui en homme brisé, poursuivi par le malheur, et elle en autiste exhubérante à la franchise parfois choquante. L'actrice est d'autant plus admirable, que malgré son passé cinématographique de femme de tête dure à cuire, on l'accepte d'emblée dans ce rôle, sans vraiment ressentir l'énorme travail de composition qu'elle a dû accomplir.

Le décor de cette petite ville enneigée est à la fois étouffant et sécurisant, et le film est une leçon de tolérance, d'espoir, sans jamais perdre son sens de l'humour, grâce au jeu pince sans rire de Rickman, qui a rarement été meilleur. Snow cake ne laissera probablement pas grand souvenir, mais c'est un film simple, abouti, très agréablement filmé et monté, et qui se déroule tranquillement sur un rythme lent, mais jamais ennuyeux.