Pas ou peu de spectaculaire, simplement quelques instants démystifiant une certaine représentation du mode de vie américain (une fusillade se termine par l'entrée d'une voiture dans un panneau représentant le bonheur incarné par une jeune fille et un garçon). Et puis, Altman construit son film comme un lieu de rencontre entre différentes cultures et psychologies, et n'impose pas une vision qui lui est propre, laissant au spectateur le soin de porter un jugement, et de s'identifier à tel ou tel personnage (ils sont nombreux à apparaitre à l'écran). Ainsi peu de commentaires ou d'explications liées au jazz : une part de mystère demeure, sur son utilité, son origine, son mode de fonctionnement. Le cinéaste montre que ce genre existe, que sa place est importante, mais ne produit pas d'analyse sociologique à son égard, et ne donne pas la parole à ses acteurs. La préface du dvd produit par MK2 avance l'idée selon laquelle Altman a voulu construire ce film comme un morceau de jazz, avec des improvisations émanant des personnages. Peut-être.

C'est un film surprenant, mais dans la lignée des films démystificateurs et un brin mystérieux de son auteur. Ajoutons que les plans, la photo -travail sur la lumière-, la musique, les décors sont de très belle qualité. Un détour à Kansas city s'impose peut-être pour le cinéphile !

Deux de mes comédiennes préférées réunies par un réalisateur pas toujours génial… Hélas, "Kansas city" ne fait pas partie des grandes réussites de Altman et se traîne en d'interminables bavardages. Miranda Richardson passe tout le film assommée par le laudanum et Jennifer Jason-Leigh n'est pas très fermement dirigée, mais leur face à face vaut parfois le coup d'oeil. Une belle occasion loupée. Pourquoi des gens talentueux comme Altman, Woody Allen, voire Spielberg se croient-ils obligés de tourner autant ? Un grand film de temps en temps nous satisferait bien davantage qu'un nanar tous les ans !