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De Florian, le 29 mai 2011 à 22:26

Comme tant d'autres utilisateurs du forum, j'apprécie voir des comédiens oubliés, voir un personnage poser un disque sur un phono-valise, voir conduire une Rosengart…mais il ne faut pas se voiler la face, même si cela pallie à une partie de la projection, l'histoire sonne parfois creux et comporte des longueurs.

C'est ici le cas, ce film a été tourné en Suède dans le cadre des versions multiples, Henri Fescourt l'a fait en guise de remplissage en attendant son œuvre suivante dont le premier coup de manivelle était momentanément reporté, il dit d'ailleurs lui-même dans ses mémoires en avoir accepté l'adaptation sur un « coup de tête ». Service de nuit est sorti dans une relative indifférence en avril 1931.

C'est la transposition à l'écran d'une pièce allemande écrite vers 1912, et par là elle comporte tous les poncifs d'une pièce allemande dont le goût s'oriente déjà – comme le climat politique-sur un nationalisme d'exclusion se traduisant par la xénophobie et l'antisémitisme. Les personnages incarnés par Fred Marche et Anna Lefeuvrier (Isaac et Sarah) sont prêteurs sur gage (bien entendu) à l'accent yiddish outré, grimés pour se rapprocher des archétypes, portent les vêtements confiés par des clients.

L'histoire commence sur un canevas de leçons de chant et termine sur un vol de collier, sans grand rapport avec le début. On peut y voir la seule apparition parlante de Mylo d'Arcylle (physiquement proche de Maximilienne) qui avait déjà un peu tourné en 1913. Fescourt, malgré ses précédentes réussites, peine à s'éloigner du théâtre filmé. Barencey se débrouille bien pour son seul premier rôle, ses dimensions physiques sont colossales, il dépasse tous les comédiens d'une bonne tête. Une galerie de personnages donne du poids au récit : le docteur ivrogne joué par Gaston Dupray, le professeur mégalomane qu'interprète Henry Jullien ; la jeune Paulette Duvernet chante bien et danse encore mieux, disparue en 1933 à 24 ans, sa carrière n'ira pas au bout de son potentiel.

Mais le meilleur moment vient à la fin, dans le commissariat où Florencie et Numès fils livrent une série de gags qui rattrapent le reste. En fait pour voir ce film, il faut bien connaître les intérêts de 1931, quelqu'un qui ne sait pas qui étaient Thill, Fugère ou Franz ne sourira pas. Paulette Dubost n'a que 2 minutes d'écran, en couple avec un « ami sérieux » de 30 ans son aîné. Notons que les images sont de Julius Jaenzon, opérateur fétiche de Sjöstrom, à qui Fescourt avait présenté ce film comme un essai, pour qu'il le ne juge pas dessus…


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