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Double détente


De Impétueux, le 24 août 2012 à 14:53
Note du film : 5/6

La deuxième aventure du seul vrai James Bond, c'est-à-dire évidemment et exclusivement Sean Connery, détonne assez après la première Dr. No, de façon plutôt intelligente et habile : en variant complètement l'atmosphère et en compliquant l'intrigue, les redoutables madrés producteurs Salzman et Broccoli réfutaient d'emblée et par anticipation tout reproche de produire de la grande série, comme l'était celle, à la même époque, des OSS 117 de Hunebelle.

Non seulement on passait des plages exotiques, sauvages et lumineuses de la Jamaïque aux plus sombres contrées européennes civilisées de Venise et d'Istanbul, mais on ne sortait pas du chapeau, si j'ose dire, une apparition aussi bluffante que celle d'Ursula Andress, émergeant de l'eau dans son bikini immaculé. (Je ne dis pas que la James Bond girl de service dans Bons baisers, Daniela Bianchi est dépourvue de tous mérites et arguments, mais elle n'est vraiment qu'un troisième rôle ; personne, d'ailleurs, ne se la rappelle jamais).

Puis, sans être inutilement compliquée – le genre ne le permettait pas – l'histoire est suffisamment tordue pour être prenante. Au grand méchant loup de l'époque, l'Union soviétique (qui dira jamais le climat de perpétuelle angoisse les enfants des Trente glorieuses ont vécu ?) s'ajoutaient, en second rideau, de façon plus décontenançante, les manœuvres et manigances d'une organisation criminelle capable de rouler dans la farine ledit Grand méchant loup et de corrompre et détourner de leur devoir prolétarien les meilleurs de ses séides.

Un reproche véniel que l'on pourrait adresser à Bons baisers de Russie serait, d'ailleurs, l'exploitation insuffisante faite du personnage grandiose de Rosa Klebb, lesbienne hideuse, sadique et tueuse, que l'on ne voit malheureusement pas assez et dont on aurait pu développer certaines aspérités. En tout cas elle est remarquablement interprétée par Lotte Lenya au visage ingrat qui fut, je viens de l'apprendre, la femme de Kurt Weill, le complice musical de ce sacripant de Bertolt Brecht.

La grande photogénie d'Istanbul n'est pas aussi bien mise en valeur qu'elle aurait pu ; ainsi l'architecture étrange de la Citerne souterraine (qui date de 532 ; admirable Constantinople !), ses colonnes gréco-romaines de réemploi, sa lumière glauque méritaient d'être davantage utilisées… Ah ! Je note que dans l'Istanbul de 1963, aucune femme ne porte le moindre voile. Pour être allé par deux fois récemment dans la grande ville, mais à dix ans de distance, j'ai malheureusement pu constater combien les sages interdits de Mustapha Kémal Atatürk étaient désormais battus en brèche…

Et puis (achevons ce message sans queue ni tête), est-ce qu'il ne semble pas que la pratique de l'étranglement par un lacet métallique, expérimentée par le tueur Donald Grant (Robert Shaw) sur le "faux" James Bond du prégénérique, n'est pas un peu passée de mode dans le cinéma d'action actuel ? C'était la façon préférée de tuer d'Enrique Sagarra, le compagnon d'OSS 117, dans les romans de Jean Bruce ; elle est encore excellemment exécutée, sur la personne de Doc (Roy Scheider), le frère de Babe (Dustin Hoffman) dans Marathon man en 1976. Depuis lors, alors qu'elle est apparemment si efficace, silencieuse et tout et tout, on ne la voit plus beaucoup…


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Avis


De droudrou, le 26 mai 2008 à 16:36

Mais non, Simon ! C'est un peu de jalousie par rapport à la célébrité que tu t'es acquise sur le site ! Lagardère te compares à Scaramouche ou Cyrano de Bergerac et ne magnant pas aussi bien que toi la rapière, il ne se sent pas l'aise, c'est tout ! Mais il t'aime bien quand même, Simon !


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De fretyl, le 26 mai 2008 à 14:20
Note du film : 4/6

Alors là, mon cher Lagardére je me demande ou est-ce que vous voyez une quelconque provocation dans mon message ???

Je posais tout simplement la question de savoir si Fernand avait changé de pseudo, ce qui me paraissait possible puisque vous êtes arrivé au moment ou il a disparu, je n'avais pas été informé que vous n'aviez rien à voir avec lui, c'est tout.

Mais tout de même ou avez-vous vu une quelconque arrogance juvénile de ma part, j'ai du mal à comprendre, sans rire, pourriez-vous m'éclairer ?


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