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Drôle de manière


De crego, le 1er novembre 2010 à 20:46
Note du film : 2/6

Je rejoins Impétueux dans son avis sur ce film. Au début il m'a fait penser au Feu follet de Malle et puis rapidement ça devient n'importe quoi. Marielle est excellent mais je ne serais pas aussi positif sur Bonnaire qui minaude beaucoup. Je crois que l'humour même noir n'était pas le fort de M. Sautet.


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De Impétueux, le 31 octobre 2010 à 23:06
Note du film : 3/6

Drôle de film où l'on ne peut pas ne pas reconnaître le Sautet qu'on aime si fort, ses ambiances de pluie, ses bistrots enfumés de tabagie, la partition souvent juste des dialogues (bien qu'ils soient quelquefois là un peu trop écrits, un peu artificiels), la musique inspirée de Philippe Sarde qui colle si bien au récit, le rythme parfaitement maîtrisé…

Drôle de film qui ne me satisfait pas vraiment, alors même qu'il est impeccablement interprété par de merveilleux acteurs, tous mis en valeur par l'éclairage particulier si subtil du réalisateur : Jean-Pierre Marielle et Daniel Auteuil bien sûr, et Sandrine Bonnaire, qui est sans doute la meilleure actrice française des deux dernières décennies… et il faudrait citer toute la distribution avec un petit bémol contre Vincent Lindon, trop primaire ou Dominique Lavanant, trop chichiteuse et un petit dièse pour Thérèse Liotard ou Dominique Blanc, qui sont, il est vrai, des personnages de second plan.

Mais quel scénario faible ! Quelle histoire baroque ! Si tout fonctionne plutôt bien au début, dans une satire un peu caricaturale, mais réussie et drôle, acerbe, même, des bourgeoisies, haute et parisienne, celle de Danielle Darrieux et de François Chaumette, ou commerciale et limousine, celle de Marielle et de Lavanant, si l'histoire de la fascination que ressent le fils de famille lunaire et dépressif, Auteuil pour la bonniche imprévisible Bonnaire est bien amenée, ça part ensuite en vrille et ça ne se rétablit jamais vraiment…

Que des bourgeois pleins de morgue puissent, à partir du milieu du film, alors qu'ils n'étaient que suffisance et mépris, frayer, copiner, ne plus pouvoir se séparer de toute la faune qui entoure Francine (Sandrine Bonnaire), sa sœur (Dominique Blanc) et le mec de sa sœur (Jean-Pierre Castaldi, pas mal du tout) et se retrouver dans des troquets populaciers des faubourgs de Limoges, ayant gommé toutes les différences sociales après une soirée baroque, avinée, outrancière chez Martial (Auteuil) et Francine n'est pas soutenable et donne de grands coups dans la vraisemblance des comportements.

Sautet n'a-t-il pas perdu sa route en abandonnant le dessin extrêmement juste de la société du dernier tiers du siècle pour une sorte de parabole au demeurant peu lisible ? On fait plus que se le demander, en demeurant perplexe devant des accents de mélodrame à quoi il ne nous avait pas habitués (je veux bien que le mélodrame ne soit jamais trop éloigné du drame, celui des Choses de la vie, mais, précisément, il en dépasse les limites et c'est ce qui le rend moins fort). Reste le climat de Sautet, cette capacité à la justesse qui est loin d'être uniforme dans Quelques jours avec moi, mais tout de même si réelle alors qu'elle est trop souvent absente dans tant de films…


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