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Cut !!! Perfect !!!


De fredouille1211, le 23 novembre 2005 à 14:08
Note du film : 5/6

On a l'habitude qu'Hollywood célèbre ses héros et ses légendes, et, par conséquent, ses propres mythes. Qu'il se consacre cette fois-ci à un looser de son écurie est quelque chose d'assez exceptionnel. Afin de rendre non seulement Ed Wood (Johnny Depp) encore plus sympathique, mais de le faire paraître comme une godiche incompétente, Tim Burton oppose sa biographie à la carrière d'Orson Welles (Vincent D'Onofrio). Ce dernier réalisa egalement ses visions en faisant pratiquement cavalier seul, vu qu'il était à la fois auteur, producteur, réalisateur et interprète principal. C'est pourquoi Orson Welles est encore considéré comme quelqu'un ne se préoccupant que de ses propres exigences artistiques, comme l'incarnation de cinéastes made in USA, qui envoyaient au diable les conditions du production d'une industrie cinématographique capitaliste, et qui par conséquent, étaient voués à l'échec.

Quelque soit la dimension de cet échec, Ed et Orson, victimes du même système, noient leur chagrin dans l'alcool dans un scène clé du film. Et même Tim Burton, qui jouissait au milieu des années 90 d'une réputation de surdoué, dut subir les contraintes de sa branche : afin de pouvoir tourner le film en noir et blanc, il dut renoncer au soutien financier de la Columbia et fit de Ed Wood une production indépendante.

Les films de Ed Wood sont uniques dans la mesure où il était incapable de faire preuve d'ironie ou d'autodérision. Il prenait tout au sérieux et son plus grand problème était peut-être le fait qu'il était encore plus naïf que le public qu'il voulait attirer dans les salles de cinéma. Ceci explique pourquoi Johnny Depp incarne Wood sous les traits d'un enfant qui peut avec n'importe quel jouet s'enfoncer dans le monde fabuleux de son imagination, et ignorer tout simplement le réel.

Ce qui lui importait, c'était sa vision, à l'instar du grand Orson Welles. Quand, après la toute première prise de vue, Johnny Depp hurle : "Coupez ! C'était parfait", en écarquillant les yeux et en montrant ainsi qu'il est capable de s'abandonner à ses fantasmes, Burton réprime tout cynisme et c'est justement ce comportement qui rend le film si intègre du point de vue humain.


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