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De DelaNuit, le 7 mars 2016 à 17:27
Note du film : 5/6

Il était amusant de revoir hier soir sur Arté les films Gremlins et Gremlins 2, farces fantastiques peuplées de petites créatures malveillantes se répandant parmi les humains. Ces films ont marqué les années 80 et leurs images sont typiques de cette époque (costumes, truquages parfois approximatifs avec des marionnettes qui sont bien loin des effets numériques d’aujourd’hui mais ont au moins le mérite de se trouver en relation réelle avec les acteurs.)

Le scénario a des faiblesses mais on s’en fiche car tout cela ne se prend pas au sérieux. Pour autant, ces films ne sont pas une simple distraction mais critiquent au passage notre mode de vie : individualisme, consumérisme, confiance aveugle dans le progrès… Les créatures ont vite fait de faire voler tout cela en éclat et de nous renvoyer une image caricaturale de notre société, colosse aux pieds d’argile qui se prend pour le sel de la Terre et joue aux apprentis-sorciers.

Le gentil Mogwaï offert par le père de famille à son fils est une bien mignonne boule de poil propre à susciter l’attendrissement. Mais les humains sont incapables de respecter les trois règles qui accompagnent la charmante bestiole (pas de lumière vive, ne jamais mouiller, ne pas nourrir après minuit) et vont provoquer la création d’une génération de créatures autrement plus redoutables. Ainsi que le rappelle le vieux chinois qui en était le gardien, la possession du Mogwaï entraine de lourdes responsabilités, que les hommes sont pour la plupart incapables d’assumer.

On retrouve le thème des contes où l’enchanteresse, la fée (Ondine, Mélusine…) ou les lutins offrent aux humains leurs bienfaits sous condition de ne pas enfreindre une règle spécifique… qui le sera hélas systématiquement, provoquant le malheur. Il s’agit là d’une incapacité pour l’homme d’apprécier et de respecter la nature qui l’entoure dans sa diversité et son ambivalence, tant il se croit maître du monde. Le déferlement des Gremlins à la suite de son irrespect des lois naturelles, c’est la Nature qui se rappelle à l’homme dans toute sa fureur, comme King Kong l’a fait à sa manière.

Le deuxième opus enfonce le clou. L’action ne se situe pas dans une lointaine petite ville américaine mais à New-York même, au sein du building immense et rutilant (« bling-bling » dirait-on aujourd’hui) du milliardaire Clamp (dont le nom signifie « étau » et dont le logo représente une Terre aplatie entre les mâchoires de l’instrument). Ce building est érigé à la gloire du profit de son propriétaire mégalo et ne respecte rien d’autre que la course à l’enrichissement, pas même la culture humaine. La chaîne de télé Clamp se vente d’ailleurs de diffuser Casablanca en couleur avec une fin heureuse…

L’empire Clamp se veut surtout à la pointe des technologies et des étages entiers du building sont voués à l’expérimentation de toutes sortes de joyeusetés sur la nourriture, les végétaux et les animaux notamment, dans une logique de pure rentabilité oubliant complètement l’être humain. Voilà un terrain de jeu idéal pour nos petites créatures, qui vont évidemment s’en donner à cœur joie en absorbant toutes les potions des scientifiques apprentis-sorciers et subir d’impressionnantes transformations avant de nous offrir un show comico-horrifique encore plus délirant que dans le premier film, culminant en comédie musicale où les Gremlins réunis dans le hall de l’immeuble avant de se répandre dans la ville entonnent le célèbre succès : « Je vais partir à ta conquête, New-York, New-York ! »

On rit bien, et puis soudain on rit moins en réalisant que l’immeuble et l’empire du milliardaire mégalo libéral Clamp est une parodie non dissimulée de l’immeuble et de l’empire du milliardaire Trump actuellement en lice pour les présidentielles aux Etats-Unis, et que les expérimentations sur le vivant et la nourriture dénoncées dans ce film fantastique font aujourd’hui partie de nos vies réelles (OGM, cultures transgéniques, pesticides etc) et se retrouvent dans nos assiettes. Il semblerait que voir dénoncer les horreurs dont l’homme est capable dans les films ne l’empêche aucunement de se jeter tête la première dans le mur. Quel retour de manivelle nous remettra à notre place quand nous serons allés trop loin ?

A la fin du film, le milliardaire comprend son erreur : « Ce building était inhumain. Quand on construit un monde pour autre chose que l’humain, c’est l’inhumain qui survient… »


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De dolfin, le 7 novembre 2009 à 17:17
Note du film : 3/6

J'aime beaucoup les différentes apparences des Gremlins. Je crois que celui qui m'a le plus fait sourire, c'est celui qui porte des lunettes. Celui qui est électrique n'est pas mal non plu.

la scène très comédie musicale sur la chanson "New-York, New-York" était vraiment sympa.


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