Quiconque a ou aura vu Le mystère Von Bullow ne pourra oublier la prestation de Jeremy Irons, absolument somptueux dans le rôle d'un aristocratique cul-serré, distant, salopard et possédé par un humour d'une noirceur telle qu'un Hitchcock passerait pour un curé. Et pourtant, même s'il a tout pour attirer la haine et le mépris, il est d'une telle classe et d'un tel humour qu'il emporte notre adhésion. Le mystère Von Bullow, c'est Jeremy Irons et sans lui le film serait déjà tombé depuis longtemps dans les oubliettes.

Il faut avouer qu'il est bien mis en valeur. Certes par l'écriture de son personnage et la mise en scène très tréatrale de ce film, mais également par les autres personnages créés autour de lui comme des faire valoir de qualité.

L'idée de prendre non pas seulement un personnage inverse à lui (l'avocat) mais un groupe entier de jeunes étudiants faisant très années 70 est une belle idée, une idée efficace, donnant du punch à une enquête d'avocats qui n'en a pas vraiment.

Malheureusement, une fois qu'on a dépassé le stade de l'admiration pour Klaus Von Bullow, et surtout après avoir mis l'histoire à plat, on ne peut que constater l'insignifiance de l'histoire racontée et le manque d'ouverture thématique ou humaine du film. Le film traite de la relation larvée d'un couple qui tient sans plus aucune raison. C'est peu et surtout, cela n'apporte aucune vision originale.

Le film est d'une réalisation sans véritable dynamisme et fait preuve d'une écriture très savante, très voire trop littéraire avec notamment l'utilisation de voix off très écrites qui accompagnent des flash back. C'est un peu lourd, c'est en tout cas laborieux.