John Landis comme Joe Dante est un réalisateur avec une fibre anarchiste. Tous deux aiment « tout casser » dans leurs films, que ce soit la fin de Les Blues Brothers pour John Landis et Gremlins pour Joe Dante.

Un Fauteuil pour deux fait encore partie des films qu'il a réalisés avec une certaine liberté, et s'inscrit donc dans les films qui bousculent.

La cible cette fois-ci : la bourse et derrière elle toute la culture de l'argent comme étalon social. La force du film est de reposer sur un principe très simple, un pari en fait : n'importe qui serait capable de faire fructifier de l'argent si on lui donne les moyens. Mine de rien, cette idée (qui est montrée dans le film comme étant vraie) est révolutionnaire au sens littéral du terme : adoptée, défendue, elle serait capable d'ébranler les Etats-Unis qui reposent justement sur la thèse inverse : l'argent et le pouvoir sont aux mains des plus méritants, la pauvreté est le signe du manque d'intelligence !

Bien évidemment, tout cela est montré sur le ton de la comédie, en légerète, sans appuyer. La place belle est laissée aux comédiens, tous savoureux. Eddie Murphy enchaîne numéro sur numéro, Dan Aykroyd incarne un bourgeois aristocrate sublime, et Jamie Lee Curtis en prostituée lui fait face avec une belle énergie.

Beau sujet, belle mise en scène, comédiens savoureux… Que demander de plus ?