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Crépuscule et nuit noire


De droudrou, le 17 novembre à 14:00
Note du film : Chef-d'Oeuvre

revu et redécouvert après un très long moment je rehausse ma note de 6/6 à chef d'oeuvre – c'est excellent ce que je regrette toujours c'est le moment où la horde quitte le village qui les avait accueillis accompagnés d'un chant dont j'aurais souhaité voir le sous-titrage en bas de l'écran chant qui indubitablement doit être en rapport avec les évènements que nous allons vivre !..


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De Impétueux, le 13 septembre 2015 à 19:16
Note du film : 6/6

Le message de l'ami Verdun m'a donné envie de revoir le film. Il a bien eu raison d'aller le redécouvrir (à la Cinémathèque, je pense, où il y a en ce moment un cycle Peckinpah, je crois) et bien raison d'en dire tout le bien qu'il en dit.

Lorsqu'on a déjà regardé plusieurs fois La horde sauvage, qu'on a conservé en tête les séquences initiale et finale, leur orgie de violence, leur furie presque hystérique, lorsqu'on sait, de ce fait, que tout le film est une sorte de chemin qui mène d'un massacre à un massacre, on est d'autant plus frappé de voir combien tout cela se fait sous le signe de la lassitude et de l'amertume. Le cinéma ne manque pas de ces voyous fatigués qui ne souhaitent que se retirer au soleil, fortune faite. Jean Gabin s'en était même fait, jadis, une spécialité, de Touchez pas au grisbi à Mélodie en sous-sol (et d'autres !). Mais je ne crois pas avoir jamais vu autant de fatigue et peut-être même de dégoût de soi, aussi bien dans la bande de Pike (William Holden) que dans celle de Deke (Robert Ryan), ancien complice, ancien ami, qui le pourchasse.

Les beaux jours tirent à leur fin dit Pike ; ces beaux jours-là, ce sont moins ceux de l'argent facile et des coups de main aisés que ceux de la jeunesse et de l'ardeur. Qu'est-ce qui reste à tous ces compagnons de fortune ? Boire du whisky au goulot et baiser des putes, voilà qui n'est pas une raison de vivre bien satisfaisante. Et même si Dutch (Ernest Borgnine), lors d'une nuit à peu près paisible dans un corral mexicain dit à Pike Pour rien au monde je ne changerais de vie…, on sent bien que, de toute façon et qu'il le veuille ou non, la route est tracée et qu'il ne peut pas en sortir.

Il n'est peut-être pas indifférent que le film s'ouvre sur les rires de plaisir, les rires cruels des enfants qui ont livré deux scorpions à la férocité de fourmis rouges, puis qui ont brûlé les insectes : on voit bien que ces enfants-là, quelques années passées, éprouveront la même volupté de tuer que les plus anciens. D'ailleurs leurs petits camarades mexicains – simplement un peu plus primaires – ont beaucoup de plaisir à se vautrer sur le dos du pauvre Angel (Jaime Sánchez) trainé dans la poussière par l'automobile du Général. La mort, le sang, finalement, ce sont de belles jouissances. En tout cas un bon moyen d'oublier que la vie est une garce.

Comment voir autrement l'échange entre Pike et ses acolytes, les frères Gorch (Warren Oates et Ben Johnson), tous dans le dégoût de leurs nuits sales ? Pike a couché avec une jeune fille, dont le bébé, au matin, pleure ; les deux frères chicanent ce qu'ils doivent à des filles, Dutch est resté avec sa culpabilité d'avoir abandonné Angel à Mapache (Emilio Fernández). Alors pourquoi pas Let's go ! ?.

Why not ?, c'est alors une vérité d'évidence, justifiée par la totalité de ce qui précède. La lassitude s'exprimant dans une dernière posture. Le rire qui secoue les quatre tueurs, après qu'ils ont abattu Mapache et qu'ils pourraient, pendant ce très court moment-là, où tout est suspendu, partir indemnes, est un des moments les plus forts du film… Enfin, on va voir le bout de l'aventure.

Avant l'horreur magnétique. Le sang. Les charognards. Le soleil. La poussière.


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