Punaise ! C'est d'un palpitant ! Je m'y serai cru ! Avec Steve MacQueen plus besoin de bluray tant on est tendu par l'action et le crépitement des armes automatiques ! J'imagine Steve MacQueen nous contant Avatar c'est plus fort que la 3 D !

Vu à Cannes sur la Croisette, entre deux bouchées de dinde fourrée aux marrons et une lampée de Dom-Perignon, "Shooter" est une merveille d'humour au second degré… C'est bien simple, le "scénariste", et les guillemets s'imposent, a procédé de la manière suivante : il a dérobé les scripts de "Rambo" et du "Fugitif", les a lançés en l'air, a ramassé les feuilles dans l'ordre ou elle arrivaient avant de les proposer à Fuqua qui, bonne pâte, a accepté de "mettre en scène" la chose.

Antoine Fuqua, surnommé "Toinou" par sa grand-mère et auteur au demeurant des excellents "Training day" et "Roi Arthur", a vu les choses en grand…

Tout commence par une séquence de sniping carrément pompée sur l'excellent "Sniper" de Luis Llosa, où le copain de Mark "Marky" Walberg se fait flinguer mortellement. Extrait du dialogue immortel:

"-Marky : tu va t'en sortir, mon pote…

• le pote en question : beeeurgh… ça y'est, je me sens partir…beeeurgh…
• Steven ! tu me doit encore trois dollar ! je veux louer " Oh oui plus fort" d'Eros Lazigounette!!!
• Regarde dans ma bezace, Marky… y'a le dvd du "Mépris" de Grodard…c'est plus chiant mais plus fun…ohô mon fidèle Marky, que tu es musclé…beeeurgh…"

Traumatisé et on le comprend, Marky se réfugie dans les Rocheuses. Le poil gras, la barbe hirsute, il enquille les Heineken, prodiguante quelques généreuses lampées à son fidèle toutou…

C'est alors que Danny Gibson, pardon Mel Glover, agent du FBI, vient le trouver pour déjouer un complot contre Crétin 1er, euh pardon Bush jr…Marky ne voit pas l'entourloupe et fonçe dans le traquenard…

Bien sur il se fait piéger , Crétin 1er est tué (ouf !), et Marky , une balle dans l'épaule (aîe !) trouve refuge chez la veuve de son pote flingué et érotomane…Bien sûr la demoiselle est pulpeuse : cheveux de feu, regard de braise, poitrine arrogante, petites fesses fermes, longues james gainées de cuir qui n'en finissent pas de ne pas finir… bien sûr, ses tétons pointent quand Marky, muscles bandés (elle eut préféré qu'il bande autre chose…) laisse échapper une larmichette…

Marky, pour oxygéner ses petits poumons délicats, donne render-vous aux bad guys au sommet du pic des Rocheuse où évidemment il butte tout le monde.Puis il se rend avec la belle veuve chez les méchants où il butte Danny Gibson et les autres( visiblement ça devient une habitude) fait péter la maison et échange un chaste baiser avec la demoiselle…

Résultat, Marky est inviteé dans les écoles pour faire l'apologie de l'humanisme et de la fraternité !

Culte, mythique, inoxydable…

Fuqua est un bon technicien, et il y a toujours de beaux morceaux de bravoure, dans ses films. Mais comme tout "faiseur", aussi doué soit-il, il dépend de la qualité de ses scénarios, et manque de chance, celui de Shooter est plus qu'approximatif. Sorte de Rambo patriote et pas bien malin, Wahlberg campe un héros peu attachant, expose joyeusement ses biceps hypertrophiés, tel une icône gay, et sa fuite rappelle étrangement celle de Harrison Ford dans Le fugitif. La machination de départ est tellement prévisible, qu'on se retrouve avec deux longueurs d'avance sur Wahlberg, ce qui est toujours un peu agaçant. Reste que Fuqua est à l'aise avec l'action pure, que le montage ne laisse pas un instant de répit, et que ce dynamisme indéniable, fait avaler d'énormes invraissemblances, et coïncidences. Parmi les seconds rôles, auprès des vétérans Glover (revenu aux rôles de méchants de ses débuts) et l'increvable Beatty (Délivrance), on reconnaît des acteurs de séries télé, dont la ravissante Kate Mara, de 24.

Se voulant dans la lignée de Bourne identity, Shooter n'en a pas la rigueur, et surtout, son héros n'a pas l'excuse de Jason Bourne, d'être amnésique, pour rendre "acceptable" son statut de machine à tuer, de technicien du meurtre à distance. Après Training day, Fuqua mérite tout de même du matériau plus sophistiqué.