Je vote aussi ! Un des seuls dessins animés du studio Ghibli à ne pas être encore ressorti en salles, et sorti en DVD.

Pour son unique réalisation au sein du studio Ghibli (il est malheureusement décédé depuis), l'animateur Yoshifumi Kondo raconte une histoire d' apprentissage adolescente dont la simplicité tranche avec les films de Miyazaki et Takahata. Cet opus peut sembler moins ambitieux, il n'en est pas moins une très belle réussite.

L'écriture des personnages évite toute mièvrerie malgré un ensemble qui tenderait bien des fois à tomber dans le rose bonbon. Assez éloigné finalement du shojo, Kondo met en place une embiance alliant réalisme et poésie douce. Les scéquences oniriques sont peu présentes et sans doute pas le plus intéressant ici. En revanche, lorsque le réalisateur suit la filature du gros chat Muta par son héroîne, il passionne directement le spectateur, de mème lorsqu'il s'attarde sur tout l'environnement artisanal. Les scènes les plus réussis se passent chez le vieil antiquaire: l'improvisation du standard "Country Road" (faire croire à l'impro en animation est une franche gageure) ou le passage de l'horloge sont là pour le prouver.

Kondo exelle à mettre en scène son décor, l'interraction entre les personnages, la description de la vie quotidienne dans un petit HLM… Fluidité et délicatesse au service d'un récit extrèmement touchant. A la question universelle du "que vais-je faire de ma vie, comment écouter ma fibre artistique", il en ressort aussi une description de la pression sur la réussite sociale/scolaire bien particulière au japon. La métaphore sur le diamant brut en création artistique est aussi directement à méditer. On sort de là avec une petite chaleur au coeur absolument délicieuse et en se disant qu'au cinéma, on voit finalement assez rarement des personnages de 13/14 ans décrit aussi simplement, sans crétinerie, avec pudeur et justesse.