C'est un très beau film dans le style sans équivalent de Bresson.

C'est une oeuvre extrêmement sombre, qui regarde la mort en face. On ne rigole pas beaucoup, c'est le moins qu'on puisse dire, mais c'est loin d'être l'opus du maître le plus inaccessible, comparé à l'abscons Le diable probablement, disponible lui en dvd depuis quelques années.

Ce sont plutôt des problèmes de droit qui expliquent sa faible diffusion. Il bénéficie de la présence de Dominique Sanda, sans doute l'actrice la plus connue à être sortie du vivier bressonien. Le film suivant de Bresson, Quatre nuits d'un rêveur, autre adaptation de Dostoievski, est encore plus rare.

4,5/6. L'univers hors-norme de Robert Bresson. Irréprochable sur la forme, déroutant sur le fond. Des êtres en souffrance, on ne sait pourquoi, se chamaillent jusqu'au suicide de la jeune fille (la ravissante Dominique Sanda filmée sous tous les angles, et dont on voit… les fesses). Une femme douce (1969) fait partie des oeuvres très peu diffusées, sans doute en raison d'audiences confidentielles. Mais moi, j'étais là, bravant la soit-disant convergence des luttes ouvrières du jour, finissant le chemin du retour par deux kilomètres à pied. Une femme douce est un film clivant, chacun pourra avoir un avis très particulier. Le film m'a fait un peu penser à Le voleur de Louis Malle (ou Le feu follet).