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Critique


De droudrou, le 28 mai 2007 à 08:57
Note du film : 4/6

Il y a une scène assez impressionnante au début du film où Gregory Peck, dans le métro, observe les gens qui l'entourent. La carrure d'un de ses "voisins" lui rappelle en flashback un des moments de cette guerre qu'il a vécue il n'y a pas bien longtemps.

C'est très vrai qu'il n'y a rien de comparable entre L'homme au complet gris et L'homme au complet blanc.


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De dumbledore, le 28 mai 2007 à 00:59
Note du film : 4/6

Tout d'abord, il ne faut pas confondre. L'Homme au complet gris n'a rien à voir avec L'homme au complet blanc. Il en est même tout l'inverse. Alors que le film anglais d'Alexander Mackendrick traitait d'un homme qui était – via son invention textile – sur le point de révolutionner le monde industriel et être du coup projeté au devant de la vie médiatique, Tom Rath ne risque jamais d'avoir un tel destin.
Tom Rath est un homme normal, ni blanc ni noir, « gris ». Il est marié, il a une femme sympathique et aimante qui rêve d'avoir plus d'argent, non pour elle mais pour que sa famille puisse vivre avec plus d'aisance. Tom Rath a fait la guerre et en est revenu profondément différent. Il a perdu sa hargne, sa combativité. C'est comme si ces quelques années de guerre et de tueries lui avaient fait passé toute envie de se battre de nouveau. Or voilà qu'il est à une période charnière de sa vie : un boulot en or s'offre à lui mais pour y être efficace il doit mentir, manipuler et mettre sa famille de côté pour travailler plus. Quel choix faire? Peut-il rester cohérent avec lui-même, garder son honnêteté ?
L'Homme au complet gris est un de ces films « grande classe » d'Hollywood. Un casting haut de gamme : Gregory Peck, Jennifer Jones, Fredric March, du scope, des décors divers et luxueux et surtout une durée qui permet de développer cette histoire avec un confort envieux : 2h30 de film.
Totalement hollywoodien donc, ce film est toutefois une curiosité au vu – non pas de sa mise en scène très classique de Nunnally Johnson – mais des thèmes développés dans le film. Le parcours de Tom Rath consiste systématiquement à refuser toutes les valeurs défendues par l'Amérique travailleuse et conquérante. L'argent n'est pas sa motivation, et ne le devient que pour plaire à sa femme. Le pouvoir non plus : il déteste les luttes d'influence et dévaloriser un collègue ne lui vient pas à l'esprit. Et quand un pont d'or lui est offert, il le refuse car cela prendrait sur son temps de travail. La seule valeur qu'incarne Tom Rath, c'est la famille et son propre bonheur. Un bonheur simple.

Le film met d'ailleurs en face de lui son inverse absolu : Ralph Hopkins, son patron, merveilleusement joué par Fredric March , un patron qui a réussi, qui est terriblement fortuné mais dont la vie personnelle est un terrible échec : il est divorcé de sa femme qu'il aime encore, il a perdu un fils à la guerre et son autre enfant est une fille pourrie gâtée qui profite de son argent sans avoir rien compris au monde qui l'entourait. Ralph Hopkins comprend qu'il n'est pas un homme heureux qu'il aurait dû faire autrement mais… il sait qu'il ne pouvait pas faire autrement. Il est fait de l'étoffe de ces hommes obsédés par l'argent et le pouvoir, et qui finissent seuls et désabusés et qui ne peuvent se flatter que d'une chose : ils sont de ceux qui ont fait l'amérique.
Signalons pour finir une superbe musique de Bernard Herrmann qui réussit à mettre une tension et une certaine noirceur dans le récit qui aurait sans doute été un peu mièvre sans cela.


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