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Mort de Robert Castel (1933-2020)
Robert Castel, pour ceux qui s'en souviennent, n'avait pas été qu'un de ceux qui ont introduit, dans la France métropolitaine, l'accent pied-noir et le langage pataouète, nourri de couscous, de vin de Sidi-Brahim, de harissas et de gâteaux au miel. La pièce de théâtre qui l'a mis au premier plan s'appelait La famille Hernandez et a été créée dès 1957. Après le rapatriement, il fit beaucoup de sketches, à la fois drôles et nostalgiques, avec sa feme, Lucette Sahuquet. Dans sa longue filmographie d'acteur de troisième rang, il y a notamment le beau personnage de Loulou, le tenancier du camping de Dupont-Lajoie, celui qui comprend bien avant d'autres que les choses vont mal tourner. Et puis, peut-être davantage, celui d'Amério, dans L'Insoumis d'Alain Cavalier, un des rares films qui relate le combat désespéré de l'OAS dans les derniers mois de la guerre d'Algérie. C'est bien loin tout ça…
Décès de Soumitra Chatterjee (1935-2020)
Les connaisseurs du cinéma de Satyajit Ray n'oublieront pas Soumitra Chatterjee décédé le 15 novembre 2020 à l'âge de 85 ans du covid-19. Le monde d'Apu, Le lâche, Charulata, Des jours et des nuits dans la forêt, L'expédition, Trois filles … Des films placés à la 10°,11°,15°,25°,32° place de mon hit-parade des films préférés. A mon humble avis, il est le meilleur acteur de l'histoire du cinéma, exceptionnellement performant dans le registre du drame. L'archétype de l'acteur qui continue de vivre éternellement dans l'imaginaire du spectateur.
Disparition de François Leterrier (1929-2020)
Selon les informations du Parisien, François Leterrier est mort ce vendredi 4 décembre à l'âge de 91 ans.
François Leterrier avait commencé sa carrière en tant qu’acteur en 1956, tenant le rôle du lieutenant Fontaine dans le mythique Un condamné à mort s'est échappé de Robert Bresson.
Leterrier passa quelques années plus tard derrière la caméra, signant une série de films particulièrement ambitieux: Les mauvais coups (1961) scénarisé par Roger Vailland, Un roi sans divertissement (1962) écrit par Giono, La chasse royale (1969) d'après Pierre Moinot et Projection privée (1973), sans doute l'un des titres les plus originaux du cinéma français des années 1970.
Hélas tous ces films, notamment le dernier d'entre eux, ne remportèrent pas le succès escompté et la carrière de François Leterrier pris un tour nettement plus commercial avec Good-bye, Emmanuelle (1977), troisième volet des aventures de Sylvia Kristel, puis de nombreuses comédies populaires telles que Va voir maman, papa travaille, Le garde du corps et Le fils du Mékong.
Certaines de ces comédies sont toutefois d'authentiques réussites, ainsi Je vais craquer, Les babas cool et certains sketchs de Tranches de vie. Par ailleurs, Leterrier a continué à réaliser certaines oeuvres ambitieuses pour le petit écran d'avant la privatisation: Milady (1976) d'après Paul Morand, qui fut pendant longtemps la réédition la plus demandée sur DvdToile, Pierrot mon ami d'après Queneau et L'île, inspiré du roman de Robert Merle.
Les films les plus ambitieux de François Leterrier méritent d'être redécouverts voire réédités dans le cas de La chasse royale, Projection privée et L'île.
Signalons enfin que les plus jeunes sont susceptibles de connaître le nom de Leterrier car son fils Louis Leterrier a lui aussi entamé une carrière de réalisateur à succès, comme en témoignent Le transporteur, L'incroyable Hulk et Le choc des titans. Verdun
Kim Ki-duk est décédé du coronavirus
Le cinéaste sud-coréen Kim Ki-duk, figure majeure du cinéma de son pays, est décédé, victime du Covid-19. Il n'avait pas 60 ans. Il a produit une belle œuvre, abordant des genres très variés, avec le très commenté sur ce forum Printemps, été, automne, hiver… et printemps comme opus intéressant.
Mort de Caroline Cellier (1945-2020)
Atteinte de ce qu'on nomme pudiquement une longue maladie (ce qui n'abuse personne), Caroline Cellier est allée rejoindre au Paradis des acteurs Jean Poiret, qui fut son compagnon puis son mari et qui l'y attendait – sûrement en ronchonnant – depuis 1992.
Dieu qu'elle était belle ! Et séduisante, encore davantage. Elle était de celles qui, sans toujours y avoir un rôle important, marquent un film. De fait, elle n'a jamais tenu le devant de la scène et sa carrière paraît s'être arrêtée – ou plutôt diluée – depuis bien trente ans. Et pourtant qui ne se souvient d'elle dans Que la bête meure de Claude Chabrol (1969) en amante de Charles (Michel Duchaussoy) et belle-soeur de Paul (Jean Yanne) ; dans L'emmerdeur d'Édouard Molinaro (1973), femme volage de François Pignon (Jacques Brel) ; dans Mille milliards de dollars d'Henri Verneuil (1981) épouse de Paul (Patrick Dewaere) ?
Et puis elle sauve à elle seule l'intrigue à la fois niaise et sulfureuse de L'année des méduses de Christopher Frank en 1984 où elle séduit le gigolo Romain (Bernard Giraudeau), au grand désespoir de sa fille Chris (Valérie Kaprisky)…
C'est curieux, les belles actrices… Marie-France Pisier est morte en 2011, à 65 ans, Caroline Cellier à 75… Heureusement Micheline Presle n'aura que 99 ans en août prochain.
Impétueux
Mort de Claude Brasseur (1936-2020)
Bien sûr tout n'a pas été au plus haut niveau dans la carrière de Claude Brasseur et on avait de la peine de le retrouver, les derniers temps, dans la ridicule série des Camping aux côtés de l'histrion Franck Dubosc. Mais la carrière de Pierre Brasseur, son père n'a pas été non plus absolument impeccable (de qui peut-on le dire, d'ailleurs ?). Tourn,er beaucoup, tourner ^peut-être trop, c'est évidemment prendre le risque du navet…
Fils de Pierre, donc, lui-même issu d'une longue lignée de comédiens et d'Odette Joyeux, on ne pouvait rpêver meilleur prince et meilleure fée pour se pencher sur son berceau. S'y pencher si fort, d'ailleurs, que le risque était grand que le jeune Claude pût étouffer ou s'étioler. Il n'a eu que plus de mérite et davantage encore de talent pour imposer son prénom. Et puis, en fait ni son père, ni sa mère ne se sont occupés de lui ; Claude Brasseur détestait son enfance.
Mais d'emblée, dans des rôles seconds, on a remarqué sa dégaine qui fut d'abord gouailleuse : Rue des prairies de Denys de La Patellière en 1959, où il ne paraît pas impressionné par la stature de Jean Gabin ou Le caporal épinglé de Jean Renoir en 1962. Et un peu plus tard, il s'impose à la télévision ; il est le parfait Sganarelle du parfait Dom Juan de Marcel Bluwal en 1965, aux côtés de Michel Piccoli dans le rôle-titre ; Piccoli qu'après six mois, il vient de rejoindre dans l'Au-delà. Et Brasseur est un idéal Vidocq dans une série télévisée, toujours de Marcel Bluwal (13 épisodes de 1971 à 1973).
Et à ce moment là, deux merveilles sous la direction d'Yves Robert : en 1976, Un éléphant, ça trompe énormément, en 1977 Nous irons tous au Paradis. Les deux meilleurs films choraux français, avec Jean Rochefort, Guy Bedos, Victor Lanoux et un rôle complexe, très délicatement traité d'homosexuel qui n'est pas très content d'être ainsi.
Plus tard, Claude Brasseur interprètera souvent des sales types, des aigrefins, des maîtres-chanteurs douteux, des flics guère nets : L'état sauvage de Francis Girod en 1978, La guerre des polices de Robin Davis en 1979, La banquière de Francis Girod encore en 1980. Puis encore la très charmante éclaircie de La boum (1980) et de La boum 2 (1982) de Claude Pinoteau. Rôle tendre et souriant…
Dernière grande interprétation : l'inquiétant Joseph Fouché dans l'étincelant Souper d'Édouard Molinaro en 1992.
Depuis lors – c'est-à-dire tout de même près de 30 ans – il tirait un peu à la ligne. Mais le cinéma français propose-t-il des rôles importants aux septuagénaires depuis le siècle dernier ?
Impétueux
Mort de Robert Hossein (1927 – 2020)
Robert Hossein est mort aujourd'hui, au lendemain de son 93ème anniversaire, ce qui est assez original. La plupart de ceux qui interviennent à l'annonce de cette disparition évoquent le rôle important d'animateur d'un certain théâtre, le théâtre populaire. Ces grandes machines qui réunissaient des milliers de spectateurs au Palais des sports de la Porte de Versailles pour jouer sur scène Le cuirassé Potemkine, Notre-Dame de Paris, Danton et Robespierre, L'affaire du courrier de Lyon. Et aussi, après sa conversion au catholicisme, divers épisodes de la vie de Jésus.
Mais si l'on se souvient de lui dans les prochaines décennies, ce sera moins pour ces spectacles – qu'il fallait vraiment voir pour les apprécier – que pour ses rôles au cinéma. Et, en premier lieu, bien sûr, pour avoir incarné Geoffrey de Peyrac, mari et faire-valoir de Michèle Mercier dans la merveilleuse série d'Angélique, marquise des anges. Balafré, ténébreux, pourchassé, toujours prêt à triompher et (presque) toujours au dernier moment touché par une sorte de malédiction, il parvenait à rendre crédible un rôle bien difficile.
Il a aussi réalisé un bon nombre de films, dont peu passent la rampe. On peut se souvenir de Toi le venin (1959) avec sa femme d'alors, Marina Vlady, du Vampire de Düsseldorf (1965) avec Marie-France Pisier et sans doute surtout de sa version des Misérables en 1982. Lino Ventura en Valjean, Michel Bouquet en Javert, Jean Carmet en Thénardier, c'était une distribution qui tenait la route.
Comme acteur, beaucoup de rôles de salauds, de mauvais flic ou de malfrat cruel : Du rififi chez les hommes de Jules Dassin en 1955, Chair de poule de Julien Duvivier en 1963, Le professionnel de Georges Lautner en 1981, Le grand pardon d'Alexandre Arcady en 1982… Et une dernière silhouette dans Vénus beauté de Tonie Marshall en 1999…
Une silhouette reconnaissable, une bien belle voix, un goût pour les jeunes épouses…
Impétueux
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